Des hommes armés ont mené dimanche matin de nouvelles attaques, aussitôt imputées par l'armée au groupe islamiste Boko Haram, dans une ville du nord-est du Nigeria, région en proie à de violents troubles.

Les hommes armés, munis d'explosifs, ont attaqué et incendié un poste de police, une école et deux tours de télécommunications dans la ville de Fika, ont indiqué l'armée et des habitants.

Un habitant de Fika a affirmé que deux policiers ont été tués, mais l'armée n'a pas confirmé dans l'immédiat.

Fika est située à 170 kilomètres de Damaturu, la capitale de l'État de Yobe, considérée comme un sanctuaire des islamistes radicaux de Boko Haram.

«On nous a informés qu'il y a eu des attaques à Fika, et nous suspectons des terroristes de Boko Haram. Ils ont attaqué deux tours de télécommunications, un poste de police et une école primaire», a déclaré à l'AFP le lieutenant Lazarus Eli, un porte-parole militaire de l'État de Yobe, où se trouve la ville de Fika.

Des troupes ont été déployées dans la ville pour mettre fin aux violences, a-t-il aussi indiqué.

Selon des habitants, les hommes armés ont attaqué leurs cibles avec des explosifs vers 04H30 du matin (03H30 GMT).

«Ils ont lancé des explosifs puis tiré sur leurs cibles, pour les incendier, puis ils se sont enfuis», a raconté un habitant, Tanimu Mani.

«Les soldats qui sont arrivés sont rentrés à l'intérieur du poste de police incendié et en ont sorti deux corps de policiers tués dans l'attaque», a-t-il ajouté.

Un étudiant, Hassan Gaji, a raconté qu'il a entendu des explosions et des tirs pendant sa prière du matin.

«Il y a eu des tirs nourris pendant environ une heure», a-t-il affirmé, ajoutant que la police et l'armée avaient pris le contrôle de la ville.

Selon lui, les assaillants sont arrivés dans la ville par la route venant de Potiskum, plus au nord, «ils sont allés directement au poste de police qu'ils ont fait exploser, puis ils se sont dirigés vers l'école primaire».

Les villes de Damaturu et de Potiskum ont été les cibles d'attaques meurtrières du groupe Boko Haram ces derniers mois, entraînant le déploiement de nombreux contingents de l'armée.

Les attentats et attaques menées par Boko Haram dans le nord et le centre du Nigeria, ainsi que leur répression féroce par les forces de l'ordre, ont fait plus de 3000 morts depuis 2009.

Jeudi, l'armée nigériane a exécuté une quarantaine d'hommes à Maiduguri, ville de l'État voisin de Borno et fief de Boko Haram, le jour même où un rapport d'Amnesty International dénonçait des violations des droits de l'Homme par les forces de sécurité.

Le Nigeria, premier producteur de pétrole africain et qui compte 160 millions d'habitants, est divisé entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, à dominante chrétienne.

Boko Haram a déclaré vouloir instaurer un État islamique au Nigeria, quoique ses revendications ont souvent varié.