L'Union africaine a décidé mercredi de réintégrer le Mali en son sein, après avoir suspendu ce pays en raison d'un coup d'État qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier, a-t-on appris de source officielle.

«Le Conseil (de paix et de sécurité de l'Union africaine) décide de lever la suspension de la participation du Mali aux activités de l'UA», a déclaré à la presse le commissaire de l'UA à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra, à l'issue d'une réunion à Addis Abeba, siège de l'organisation continentale.

Le putsch du 22 mars avait également précipité la chute du Nord du Mali aux mains de groupes armés islamistes emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les militaires auteurs du putsch, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le pouvoir à des autorités de transition dont le président par intérim est Dioncounda Traoré. Le capitaine Sanogo reste influent à Bamako et a lui-même été nommé à la tête d'une structure chargée de la réforme de l'armée par M. Traoré.

L'UA a également approuvé un plan en vue de «la restauration de l'autorité de l'État dans le nord du pays», et a appelé à la convocation d'élections au Mali au premier trimestre 2013.

Ce plan d'action, qui va être soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, demande «l'organisation d'élections libres, équitables et transparentes au cours du premier trimestre de l'an prochain», a précisé M. Lamamra.

L'UA appelle également les autorités maliennes «à mettre en place aussi vite que possible la structure nationale envisagée afin de négocier avec ceux des groupes armés maliens du nord qui sont prêts au dialogue pour trouver une solution politique à la crise, sur la base d'un strict respect de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Mali», a poursuivi M. Lamamra.

L'organisation continentale africaine appelle également à «une finalisation rapide de la préparation conjointe d'une force internationale, menée par l'Afrique, pour répondre à la demande du Mali en vue de reprendre le contrôle des territoires occupés du nord».

Une force armée de quelque 3.000 hommes venant de pays de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est en préparation, avec l'aval de l'ONU, pour reconquérir le nord du Mali aux mains des milices islamistes.

Les participants à une rencontre internationale de haut niveau vendredi dernier à Bamako avaient déjà estimé dans une déclaration finale que leur réunion avait «symboliquement marqué la réintégration du Mali dans la diplomatie multilatérale» au sein de la communauté internationale.

Ces représentants, dont ceux de l'UA, avaient également appelé à des élections au Mali début 2013.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, compétent pour les décisions de suspension d'État membre, avait pris une décision en ce sens à l'encontre du Mali, dès le lendemain du coup d'État du 22 mars, en précisant alors qu'elle resterait valable «jusqu'au rétablissement effectif de l'ordre constitutionnel» dans ce pays.