Le Jury du Prix Ibrahim créé pour récompenser chaque année « le leadership d'excellence en Afrique » a annoncé lundi à Londres n'avoir pas trouvé de candidat qui réunisse l'ensemble des qualités requises en 2012, pour la troisième fois en six ans d'existence.    

« Nous n'allons pas faire de compromis. Nous ne sommes pas là pour nous contenter d'envoyer des messages positifs, qui nous feraient perdre notre crédibilité », a expliqué lors d'une conférence de presse le fondateur du prix, Mo Ibrahim, magnat britannique des télécommunications, d'origine soudanaise.

« Cette année, aucune des candidatures éligibles n'a satisfait pleinement les critères nécessaires », a pour sa part relevé le jury.

Il a rappelé que le prix est décerné à « un ancien chef d'État ou de gouvernement élu démocratiquement ayant quitté ses fonctions au cours des trois dernières années (...) et ayant fait preuve d'excellence au cours de son mandat ».

Il vise à « distinguer et récompenser le leadership d'excellence en Afrique, et à permettre aux lauréats de poursuivre leur engagement en faveur du continent africain une fois achevé leur mandat national. »

Le prix est assorti d'une récompense de 5 millions de dollars, versés sur dix ans, et complétés ensuite par un versement annuel à vie de 200 000 $.

La fondation Mo Ibrahim souligne avoir distingué en six ans « trois candidats remarquables » : l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano (2007), le Botswanais Festus Mogae (2008) et l'ex-président du Cap-Vert, Pedro Verona Pires (en 2011).

Aucun candidat n'a été retenu lors des éditions 2009 et 2010.

La fondation a par ailleurs publié lundi son classement des pays africains les plus méritants en matière de bonne gouvernance, mesurée au travers de 88 indicateurs.

En tête du classement des 52 pays figurent les 5 pays déjà distingués l'an dernier : Maurice, Cap-Vert, Botswana, Seychelles et Afrique du Sud.

La Somalie reste en dernière position derrière la République démocratique du Congo, le Tchad, l'Érythrée et la Centrafrique.

« On constate une amélioration marquée de la gouvernance en Afrique entre 2000 et 2011 », a commenté Mo Ibrahim.

Selon lui, les améliorations les plus flagrantes se situent dans le domaine de la santé, le secteur rural, l'économie et l'égalité des sexes. Il constate cependant « une légère dégradation de la situation des droits de l'homme ».

« Les quatre principaux pays moteurs du continent -Égypte, Nigeria, Afrique du Sud et Kenya - semblent vraiment toussoter. Ils n'affichent pas de réels progrès », a déploré Mo Ibrahim en ajoutant que l'Afrique orientale est passée devant l'Afrique occidentale.