Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, élu le 10 septembre par le nouveau Parlement, a officiellement pris ses fonctions dimanche, lors d'une cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur à Mogadiscio, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président sortant Sharif Cheikh Ahmed, adversaire malheureux d'Hassan Cheikh Mohamoud au second tour, a symboliquement remis à son successeur le drapeau somalien, la Constitution et une serviette contenant des «documents de la présidence somalienne».

Le nouveau chef de l'État avait été officiellement investi quelques minutes après son élection.

Un millier de personnes étaient présentes, parmi lesquels le président de Djibouti Ismaël Omar Guelleh, le premier ministre éthiopien par intérim Hailemariam Desalegn et le président sortant de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping.

Plusieurs autres pays étaient aussi représentés à cette cérémonie, qui s'est déroulée, pour raisons de sécurité, comme l'élection, à l'École nationale de police.

Hassan Cheikh Mohamoud, premier président élu sur le sol somalien depuis que le pays a plongé dans le chaos avec la chute du président Siad Barre en 1991, s'est engagé à «débarrasser la Somalie des chefs de guerre, des pirates et des terroristes».

«Je n'épargnerai aucun effort pour combattre les (insurgés islamistes) shebab et al-Qaïda», a-t-il poursuivi dans son discours.

Moins de 48 heures après son élection, le nouveau président a réchappé mercredi à un attentat revendiqué par les shebab, rappelant que la sécurité reste un défi majeur en Somalie.

Depuis qu'ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont essuyé une série de revers militaires et abandonné l'essentiel de leurs bastions à l'embryon d'armée somalienne, soutenue par la force de l'UA (Amisom) et les troupes éthiopiennes.

Ils contrôlent toutefois encore de vastes portions du centre et du sud de la Somalie et ont mené plusieurs attentats à Mogadiscio.

L'élection d'Hassan Cheikh Mohamoud a parachevé un long et complexe processus politique, parrainé par l'ONU, destiné à doter la Somalie d'un réel gouvernement central et d'institutions pérennes, suscitant un timide espoir de voir le pays sortir de 21 ans de chaos.

Le nouveau président a aussi promis «de faire que les institutions somaliennes travaillent pour le peuple», d'«oeuvrer à la création d'un système judiciaire indépendant» en Somalie et de «relancer l'économie et créer des opportunités d'emplois pour la jeunesse».

Sharif Cheikh Ahmed, qui dirigeait depuis 2009 les autorités de transition, s'est de son côté dit «très heureux qu'une élection pacifique ait eu lieu en Somalie».

Les autorités de transition qui se sont succédé depuis 2000 en Somalie avaient toutes été mises en place dans un pays voisin pour raisons de sécurité.

«C'est un nouveau grand jour pour la Somalie et le peuple somalien» et «le début d'une nouvelle ère» pour le pays, s'est félicité le représentant spécial de l'ONU en Somalie, Augustine Mahiga dans un communiqué.

«L'ONU continuera d'être au côté du président pour s'attaquer aux tâches les plus immédiates, parmi lesquelles la stabilisation des zones reconquises (...) la fourniture des services de bases aux Somaliens et la construction d'un système judiciaire viable», a-t-il assuré.