Le géant minier sud-africain Lonmin a indiqué samedi que près de 60% des mineurs de l'un des deux groupes puits de platine de Marikana (nord) avaient repris le travail, alors que direction et syndicats sont toujours à la recherche d'un accord après le conflit qui a fait 44 morts.

«Les puits de l'est ont repris le travail ce week-end et nous avons 57% de présence dans ces puits. Le reste de la mine est fermée en raison du week-end», explique Lonmin dans un communiqué.

Lonmin, la troisième compagnie productrice de platine au monde, a indiqué qu'elle tenterait au cours du week-end de persuader les ouvriers de reprendre le travail après l'action policière la plus sanglante depuis la fin de l'apartheid.

«C'est une très bonne nouvelle que 57% des ouvriers de cette partie ont repris le travail», a déclaré à l'AFP une porte-parole de Lonmin, Sue Vey.

La compagnie n'a pas indiqué le nombre de mineurs au travail.

Vendredi, le groupe avait indiqué que seulement environ 24% des 28.000 travailleurs de Marikana avaient repris.

Les pourparlers sont en cours pour trouver «un terrain d'entente pour toutes les parties», a affirmé le groupe.

«Nous continuons à communiquer avec nos employés pour les assurer que nous travaillons tous ensemble pour trouver une solution et nous les encourageons à reprendre le travail», a ajouté la compagnie.

Les mineurs demandent que leurs salaires soient portés à 12 500 rand (1500 dollars, 1200 euros), contre actuellement 4000 rand, selon eux.

Mais selon les chiffres publiés par Lonmin vendredi, quand les bonus et autres allocations sont ajoutés, les foreurs qui ont lancé la grève perçoivent un salaire de 9.813 rand environ avant impôts, lesquels se montent à 28%.

Vendredi, la ministre du Travail Mildred Oliphant a rencontré les représentants syndicaux à Rustenburg, la plus grande ville de la région minière du platine, dans le nord du pays, où la police a tué par balle 34 mineurs devant la mine de Marikana le 16 août.

Environ 3000 foreurs de la mine de Lonmin avaient lancé le 10 août une grève illégale, qui a dégénéré en conflit avec les non grévistes.

Dix personnes, dont deux policiers, ont été tuées dans ces affrontements, conduisant à la fusillade du 16 août où 34 mineurs ont été tués.

La police affirme avoir tiré d'abord des gaz lacrymogènes et n'a ouvert le feu que lorsque les mineurs ont tiré. Les mineurs ont affirmé qu'ils n'étaient armés que de lances, de machettes et de battes.