Deux athlètes tunisiens médaillés aux Jeux olympiques de Londres, une femme et un homme, sont la cible d'une violente campagne sur les réseaux sociaux de la part d'islamistes extrémistes qui appellent à les déchoir de leur nationalité.

Première Tunisienne à monter sur le podium olympique, Habiba Ghribi a décroché la médaille d'argent au 3000 m steeple. Elle a suscité la colère de radicaux, qui se sont déclarés offensés par sa «tenue dénudée et indécente». Avec son short, ses cuisses et son ventre nus, Habiba Ghribi «fait honte à la femme tunisienne», a affirmé l'un d'eux.

En revanche, le député Brahim Gassas a salué sa performance. «Avec son caleçon, elle a fait ce que vous tous avec vos culottes et pantalons n'êtes pas capables de réaliser», a-t-il lancé aux détracteurs de l'athlète.

Loin d'être démoralisée, Habiba Ghribi se fixe pour prochain objectif de battre le record du monde et de remporter l'or aux prochains championnats du monde d'athlétisme, l'an prochain en Russie.

Dans le quotidien Le Temps, un partisan lui a suggéré de «courir en string la prochaine fois pour tuer quelques islamistes de jalousie». «Vous rendez un grand service à notre Tunisie», affirme-t-il.

L'olympien Oussama Mellouli, qui a offert à la Tunisie deux médailles, une d'or au marathon de natation et une de bronze sur 1500 mètres, n'a pas été en reste. Il a été la cible d'attaques d'islamistes pour avoir bu du jus de fruit à la fin de son marathon aquatique en plein Ramadan, la période pendant laquelle les musulmans jeûnent du lever au coucher du soleil.

«Nous n'avons pas besoin de ta médaille qui nous a rendu la risée de la nation islamique. Tu nous fais honte», écrit une organisation extrémiste dans un communiqué publié sur Facebook.