La mission de maintien de la paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) a fait état jeudi d'informations sur des frappes aériennes dans cette région de l'ouest du Soudan qui ont forcé des villageois à fuir.

Les forces de maintien de la paix basées à Shangil Tobay, situé au sud d'Al-Facher, capitale du Darfour-Nord, ont vu mardi des gens arriver au camp de déplacés de Nifasha, a indiqué à l'AFP Christopher Cycmanick, de la MINUAD.

«Ils disent avoir fui les frappes aériennes dans leur région vers le 3-6 août», a-t-il dit.

Les nouveaux arrivants affirment avoir fui la région de Dolma et des villages environnants, à environ vingt-cinq kilomètres de Shangil Tobay.

Selon M. Cycmanick, le gouvernement a interdit l'accès de cette zone aux forces de la MINUAD.

Le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad, a déclaré pour sa part que l'armée ne menait aucune «opération active» dans la région, où est présente l'Armée de Libération du Soudan-faction Minni Minawi. L'armée «utilise tous les moyens à sa disposition pour protéger les civils des rebelles», a-t-il dit.

Dans un rapport publié le mois dernier, Small Arms survey, un centre de recherche indépendant d'origine suisse, dit que le conflit du Darfour «se caractérise toujours par des bombardements aériens, en soutien à des opérations terrestres contre les forces rebelles».

«Dans certains cas, elles visent délibérément des civils, soupçonnés de soutenir les rebelles ou d'en faire partie», et cela malgré une interdiction des attaques militaires aériennes par l'ONU, selon ce centre.

Une nouvelle période d'instabilité a éclaté la semaine dernière au Darfour où les forces de sécurité ont tué par balle huit manifestants à Nyala, capitale du Darfour-Sud, et les troupes se sont déployées à Kutum, au Darfour-Nord, où huit personnes sont mortes dans des pillages et autres troubles.

Le banditisme, les violences tribales et les combats entre rebelles et armée font partie du quotidien au Darfour même s'ils sont d'un degré moindre que durant le pic des violences de 2003-2004, après le soulèvement des tribus non arabes contre le régime de Khartoum.