Les Congolais ont voté dimanche pour le deuxième tour des législatives, où le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou Nguesso est assuré de conserver la majorité, et le scrutin a été marqué par une faible affluence et deux incidents dans le sud du pays.

Après avoir connu des retards au démarrage, tout comme au premier tour des élections le 15 juillet - faute de matériel ou d'équipements - les opérations de vote se sont achevées dimanche vers 17H00 GMT, à l'heure prévue de la fermeture des bureaux, et les opérations de dépouillement ont aussitôt démarré dans la foulée.

L'affluence est restée faible a Brazzaville, où les files d'attente étaient inexistantes. Au premier tour, aucun taux de participation officiel n'a été publié mais l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) l'estimait à 15% seulement.

Lors du scrutin du 15 juillet, les observateurs de l'Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) avaient relevé plus de «points faibles» que de «points forts» dans l'organisation.

«Nous aurons les résultats dans 72h00 maximum, sinon nous allons les publier mardi», a déclaré à l'AFP le ministre de l' Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou.

Dans la capitale économique Pointe-Noire, dans le sud du pays, un incident a éclaté en milieu d'après-midi dans l'école primaire Trois Martyrs entre les partisans d'un candidat indépendant et du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir).

Un journaliste de la chaîne locale privée Digital radio télévision qui filmait la scène a vu sa caméra cassée et a été hospitalisé après son passage à tabac, selon son directeur des informations de la chaîne, Demonthez Mavoungou. Au premier tour, des incidents avaient fait trois blessés, dont un par balle.

Le chef de l'Etat Denis Sassou Nguesso a voté en fin de matinée, accompagné de son épouse Antoinette, dans un bureau situé dans un quartier du sud de Brazzaville proche du palais présidentiel.

«En ce moment, je pense que c'est un scrutin correct», a-t-il déclaré aux journalistes après avoir voté. «Au plan politique, je pense que beaucoup de dispositions ont été prises pour que ces élections soient apaisées, qu'elles soient justes, qu'elles soient transparentes», a-t-il ajouté.

Éviter la fraude

Il reste 67 sièges à pourvoir. Le PCT, ancien parti unique et au pouvoir depuis 1997, a engrangé 57 des 69 candidats élus au premier tour et compte une quarantaine de candidats en ballottage.

L'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) -premier parti d'opposition avec 11 députés sortants, et 16 candidats en ballottage- dit avoir constaté plusieurs irrégularités au premier tour et a menacé de bloquer le scrutin en cas de nouvelles «fraudes».

«Je me suis laissé dire que ici et là, devant les bureaux de vote, il y aurait des gens qui attendraient les électeurs avec de l'argent pour monnayer je ne sais pas quel genre de geste», a déclaré M. Sassou Nguesso, espérant que «partout» les bulletins non utilisés sont déchirés pour éviter la «tricherie».

«Pour l'heure, on n'a rien constaté» d'irrégulier, avait souligné Gaspard Kaya Magane, un des vice-présidents de l'UPADS, soulignant que la menace de blocage restait d'actualité.

«Tout le monde (représentants des candidats et policiers) veille pour parer à toute tentative de fraude», avait pour sa part dit à l'AFP Kevin Mviri, de la Coordination d'appui au processus électoral (Cape).

La nouvelle Assemblée nationale comptera moins d'élus que les 139 prévus à l'origine, car trois circonscriptions de Brazzaville n'ont pu voter faute de révision des listes électorales après l'explosion début mars d'un dépôt de munitions.

La catastrophe a fait près de 300 morts et 17 000 sans abris, dont près de la moitié vit dans des camps de fortune.