Des milliers de catholiques ont défilé pacifiquement à Kinshasa contre la guerre qui oppose depuis mai l'armée à des mutins regroupés dans la province instable du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a constaté l'AFP.    

Les marcheurs, qui ont observé une minute de silence et ont aussi défilé à l'intérieur du pays, se déplaçaient par groupes de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines avec des bibles et des chapelets, et en priant et chantant, a constaté une journaliste de l'AFP.

En début d'après-midi, ils étaient au moins 100 000 à avoir rejoint les différents points de chute, selon l'abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui est à l'initiative de cette « marche de l'espérance pour la paix ».

Sur les calicots et les pancartes, un message revenait souvent : « Non à la balkanisation de la RDC ». Une référence aux mutins se réclamant du Mouvement du 23 mars, issus de l'ex-rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), et soutenus par le Rwanda voisin selon l'ONU et des ONG - une accusation que réfute Kigali.

« Je ne veux pas voir mes frères souffrir, mourir. J'espère que la communauté internationale et tous ceux qui sont là pour le maintien de la paix pourront lutter contre cette guerre d'agression », a expliqué à l'AFP un chrétien, alors que l'Union africaine prévoit d'envoyer une force neutre à la frontière congolo-rwandaise.

« L'objectif de nos actions est de sensibiliser tout le peuple congolais pour montrer à l'échelle internationale qu'il ne veut pas de cette guerre, ne veut pas de la balkanisation de son territoire, qui est un et indivisible », a déclaré à l'AFP l'abbé Santedi Léonard.

À Kinshasa, un dispositif policier, avec patrouilles et éléments à pied, a été déployé pour encadrer les différentes manifestations, qui n'ont pas connu d'incidents.

Dans le reste du pays, la marche a été bien suivie, surtout à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, selon l'abbé Santedi. En revanche, rien n'a été organisé à Goma, première ville du Nord-Kivu, a constaté dans cette ville un journaliste de l'AFP.

« Nous n'avons pas pu organiser de marche parce que nous ne pouvions pas contrôler les éventuels débordements des conducteurs de motos et des enfants de la rue qui ont toujours profité des marches pour casser des biens et voler la population », a déclaré à Goma à l'AFP un cadre de l'Église catholique.