La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a entamé mardi soir par le Sénégal une tournée de 11 jours en Afrique pour y vanter la démocratie, la croissance et la sécurité sur un continent confronté à l'offensive économique de la Chine.

Après Dakar, ce périple africain doit emmener Mme Clinton au Soudan du Sud, en Ouganda, en Kenya, au Malawi, en Afrique du Sud, puis au Ghana le 10 août pour les funérailles du président récemment décédé.

A Dakar, la chef de la diplomatie américaine vient «applaudir l'élection du président (Macky) Sall» en mars face à Abdoulaye Wade qui était au pouvoir depuis 2000, a déclaré un haut responsable américain aux journalistes qui voyagent avec la secrétaire d'État. Il s'est félicité que Washington ait avec le Sénégal «le partenaire le plus fort et le plus fiable en Afrique francophone».

Mme Clinton doit rencontrer M. Sall mercredi avant de prononcer un discours à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le Sénégal est souvent cité comme l'un des rares modèles de démocratie en Afrique, en particulier dans l'Ouest régulièrement secoué par des troubles politico-militaires.

En Afrique, «nous allons insister sur l'importance qu'accordent les États-Unis à des institutions démocratiques, solides, ouvertes et responsables et nous voulons aussi accroître nos chances en matière de commerce et de développement», a expliqué le responsable américain.

Le président Barack Obama avait dévoilé en juin cette stratégie en faveur du développement de l'Afrique.

Mais les ambitions de Washington butent sur la puissance de la Chine.

Pékin vient d'annoncer un doublement à 20 milliards de dollars de ses crédits à l'Afrique, tout en s'engageant à faire profiter davantage le continent de ses investissements.

La Chine est depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique. Les échanges ont atteint l'an dernier un record à 166,3 milliards de dollars, en hausse de 83% par rapport à 2009, d'après Pékin.

«La Chine n'est pas notre adversaire économique en Afrique, mais simplement un concurrent, comme n'importe quel autre pays», a rétorqué le responsable américain. Mais «quand nous faisons des affaires à l'étranger, nous le faisons de manière ouverte et transparente», a-t-il lancé.

Mme Clinton doit se rendre jeudi, via l'Ouganda, dans le plus jeune État du monde, le Soudan du Sud, qui a fêté le 9 juillet le premier anniversaire de son indépendance.

Elle s'entretiendra avec le président Salva Kiir «pour réaffirmer le soutien des États-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à un accord sur les questions de sécurité, de citoyenneté et sur le dossier pétrolier», a indiqué le département d'État. Les deux États se disputent sur la démarcation de la frontière et le partage de la manne pétrolière du Soudan d'avant la partition.

Mme Clinton est ensuite attendue à Kampala, malgré la présence du virus Ebola. L'armée ougandaise traque avec l'Union africaine (UA) et une centaine de membres des forces spéciales américaines les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI).

Elle ira ensuite au Kenya pour y parler des élections de 2013 et devrait s'entretenir avec le président sortant de Somalie, Sharif Cheikh Ahmed, candidat à sa succession. Hillary Clinton bouclera son voyage par le Malawi et l'Afrique du Sud du 5 au 9 août, avec une visite à Nelson Mandela. Une dernière étape a été ajoutée pour le 10 août au Ghana pour les funérailles du président John Evans Atta Mills.