La police ghanéenne a du dimanche contenir une foule de curieux accourue sur le lieu de l'accident d'un avion-cargo nigérian qui a manqué la piste à l'atterrissage la veille à l'aéroport d'Accra, percutant un minibus et tuant dix occupants du véhicule.

Les secours, la police et les pompiers ont bouclé dès samedi soir les accès à l'endroit à l'extérieur de l'aéroport de la capitale ghanéenne où le Boeing 727 de la compagnie Allied Air en provenance de Lagos a touché le sol.

«Le vol DHV 111, un avion-cargo, effectuant la liaison de Lagos à Accra, a manqué la piste à l'atterrissage samedi 2 juin à 19H10», a déclaré dans la nuit un communiqué de l'aéroport.

«L'appareil s'est écrasé près du stade Elwak sur un minibus, tuant dix personnes», ajoute le texte. Ce chiffre a été confirmé par un militaire de haut rang.

Dimanche, le déploiement de la sécurité restait important. Les sirènes retentissaient pendant que la police tentait de contrôler la pagaille provoquée par l'afflux de centaines de personnes venues apercevoir l'épave de l'avion et la carcasse du minibus.

«Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça de ma vie», a déclaré un des curieux, John Asiedu.

L'équipage du Boeing cargo n'a été que blessé et aucune habitation n'a apparemment été touchée.

Les quatre membres de l'équipage, dont les deux pilotes, ont survécu et ont été transportés à la clinique de l'aéroport de la capitale ghanéenne.

Le président du Ghana, John Atta Mills, s'est rendu dimanche à leur chevet. «Je prie pour votre prompt rétablissement», a-t-il dit, sans répondre aux questions de la presse.

Un témoin, Kofi Anor, a déclaré: «j'avais fini mon travail et je revenais chez moi sous la pluie lorsque j'ai vu l'avion tomber sur le minibus et écraser mortellement les passagers se trouvant à l'intérieur».

L'épave de l'appareil, dont la queue et les ailes se sont détachées, était visible près de l'aéroport, à côté des restes du minibus, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les gestionnaires de l'aéroport de la capitale du Ghana ont déclaré que le trafic aérien se poursuivait normalement en dépit de l'accident.

Aucune catastrophe aérienne n'a été enregistrée ces dernières années au Ghana, un pays d'Afrique de l'Ouest de 24 millions d'habitants.

Le chef de l'agence ghanéenne de la gestion des catastrophes nationales, Kofi Kportufe, a déclaré qu'«il s'agissait d'une journée triste pour le Ghana, car des concitoyens sont morts dans l'accident.»

«Mais nous sommes reconnaissants à l'armée, aux pompiers pour leur réaction rapide qui a évité une plus ample catastrophe», a-t-il dit.

Les corps des victimes ont été transportés à la morgue d'un hôpital militaire proche où une foule, dont des personnes en pleurs, s'est rassemblée pour identifier les morts.

Le vice-président du Ghana John Dramani Mahama a promis une enquête approfondie.

«Il ne faut pas tirer de conclusions prématurées», a-t-il dit avant de se rendre sur les lieux.

«Nous devons permettre à l'enquête de déterminer la véritable cause de l'accident. Mais je peux assurer les Ghanéens que la situation est sous contrôle», a-t-il dit.

Un interlocuteur joint sur une liste de numéros d'Allied Air dans la ville pétrolière nigériane de Port Harcourt a déclaré qu'il s'agissait d'une compagnie nigériane, mais aucun responsable au bureau de Lagos n'a fait de commentaire sur l'accident et d'autres appels à des numéros de la société n'ont pas reçu de réponse.