Le premier ministre kényan Raila Odinga a dénoncé «un acte de terrorisme» après l'explosion qui a fait 33 blessés dont 5 dans un état grave, lundi dans un centre commercial en plein centre de la capitale Nairobi.

«Ce sont des actes haineux, nous sommes menacés mais on ne nous intimidera pas», a déclaré M. Odinga, s'exprimant dans les décombres du centre, au coeur du quartier commercial. «Ces actes de terrorisme ne vont pas nous intimider, nous resterons unis», a-t-il poursuivi, appelant à renforcer les forces de sécurité du pays.

«Il s'agit de terrorisme, nous les avons chassés et maintenant ils tentent de revenir», a encore déclaré M. Odinga, dans une apparente référence à l'intervention de l'armée kényane depuis octobre dernier en Somalie voisine pour tenter d'y déloger les insurgés islamistes shebab.

«Les vies et les propriétés des Kényans sont précieuses et doivent être protégées, nous condamnons les terroristes et nous leur disons que leurs jours sont comptés», a ajouté M. Odinga.

De son côté, revenant sur des propos antérieurs, le chef de la police kényane Mathew Iteere a déclaré lundi soir à la télévision que l'explosion avait vraisemblablement été provoquée par «un engin explosif artisanal».

M. Iteere avait déclaré précédemment qu'elle était «le plus probablement due à un problème électrique» dans le bâtiment où elle s'est produite.

Selon un commerçant blessé par l'explosion, interrogé par la police à l'hôpital, un homme a déposé un sac dans une boutique et y est revenu plus tard, peu avant l'explosion, avant de quitter précipitamment les lieux sous prétexte de répondre à un appel sur son téléphone portable, a indiqué M. Iteere.

Il a ajouté que la police disposait d'une «très bonne description» de l'homme et d'un deuxième individu qui l'accompagnait.

Au moins 33 personnes ont été blessées dont 5 dans un état critique, avait déclaré auparavant M. Iteere devant des journalistes. «L'enquête préliminaire montre que 33 personnes ont été blessées et sont actuellement hospitalisées» (...) Cinq sont dans un état critique», avait-il ajouté.

Une série d'attentats à la grenade ont été commis ces derniers mois au Kenya.

«Violente explosion»

Le chef de la police kényane avait cependant assuré auparavant lundi «être en mesure de prouver qu'il ne s'agissait pas d'une attaque à la grenade ou de l'explosion d'une bombe». «Les conclusions préliminaires nous donnent à penser qu'il s'est agi d'un problème électrique» qui a provoqué une explosion puis un début d'incendie, avait dit M. Iteere.

La société de distribution d'énergie Kenya Power a estimé «qu'il n'était pas possible que l'explosion ait été provoquée par un problème électrique» après inspection des installations dans le bâtiment endommagé.

Les shebab n'avaient pour leur part pas commenté cette explosion lundi en fin de journée.

L'explosion est survenue vers 13h15 locales à l'intérieur d'un bâtiment qui abrite des petites boutiques, notamment de vente de vêtements, sur l'avenue Moi, du nom de l'ancien président kényan Daniel Arap Moi, une artère particulièrement fréquentée de Nairobi.

Des pompiers sont parvenus à maîtriser un incendie qui s'est déclaré à la suite de l'explosion dans le bâtiment, dont le toit de tôle a été endommagé et d'où une épaisse colonne de fumée s'est élevée.

Plusieurs ambulances ont évacué les blessés les plus graves, et la police a longtemps bloqué l'accès à cette avenue.

«J'ai vu trois femmes être évacuées des lieux, elles étaient grièvement blessées et deux d'entre elles étaient grièvement brûlées», a rapporté le gérant d'une des boutiques du centre, Jacob Mulwa.

«Je passais par là quand j'ai entendu une puissante explosion, et j'ai été touché par des éclats de verre alors que je courais dans la direction opposée», a rapporté un autre témoin, George Maina.