Les forces de sécurité kényanes ont arrêté mercredi un Allemand converti à l'islamisme radical et qui était visé par un avis de recherche depuis ce week-end, écrit le journal Die Welt de jeudi.

L'homme en question serait Andreas Ahmed Müller, originaire de Bonn. Il a été arrêté près de Naivasha, au nord de Nairobi, a indiqué un porte-parole de la police kényane au journal.

En revanche, ni la police criminelle allemande, ni le ministère allemand des Affaires étrangères n'ont fait de commentaires au quotidien.

L'islamiste serait entré par la frontière avec la Somalie, où il aurait cherché à se rapprocher du groupe des shebab, des insurgés islamistes somaliens que Nairobi accuse d'avoir perpétré des attentats et des enlèvements sur le sol kényan.

Lundi, les forces de l'ordre kényanes avaient déjà annoncé l'arrestation d'un Suédois, dans un quartier de la capitale majoritairement peuplé de personnes d'origine somalienne.

La police kényane avait aussi publié le week-end dernier un avis de recherche visant justement Müller, estimant qu'il pourrait être en possession «d'informations sur des activités des shebab en préparation».

Müller n'est pas un inconnu dans la sphère de l'activisme islamiste violent, puisqu'il faisait partie d'un groupe d'Allemands musulmans partis de Rhénanie et arrêtés par les forces pakistanaises dans la zone frontalière avec l'Afghanistan au printemps 2009.

Son cas avait attiré l'attention des autorités allemandes parce qu'il était parti avec son épouse d'origine érythréenne et ses enfants - dont une fille de 4 ans - pour prendre part à des combats. Toute la famille avait été incarcérée plusieurs mois au Pakistan, avant d'être expulsée vers l'Allemagne à l'automne.

Il avait par la suite vécu en toute liberté à Bonn, avant de quitter à nouveau l'Allemagne en août dernier, toujours avec femme et enfants, vers la Somalie.

Les shebab, récemment intégrés au réseau Al-Qaïda, ont à plusieurs reprises menacé de frapper le Kenya en représailles à l'offensive militaire kényane en Somalie, lancée en octobre.

Nairobi leur a imputé plusieurs attaques à la grenade qui ont visé le Kenya ces derniers mois. Mais les analystes penchent plutôt pour des sympathisants isolés.