L'alliance présidentielle formée du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique national (RND) conserve la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée nationale algérienne avec 291 sièges sur 492, selon les résultats définitifs des élections législatives proclamés mardi soir.    

Le FLN est arrivé en tête du scrutin du 10 mai avec 221 sièges suivi de son allié le RND du premier ministre Ahmed Ouyahia avec 70 sièges, a annoncé à la télévision d'Etat le président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz.

Ces deux partis nationalistes coalisés depuis 2004 dans une alliance soutenant le président Abdelaziz Bouteflika obtiennent ainsi la majorité absolue des 462 sièges de la nouvelle Assemblée nationale.

Le FLN et le RND sont suivis par l'Alliance de l'Algérie verte regroupant les trois formations islamistes du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), El-Islah (Réforme) et et d'Ennahda (Renaissance) qui n'a décroché que 47 sièges, selon les résultats proclamés officiellement.

Le taux de participation au scrutin du 10 mai a été revu à la hausse à 43,14 % contre 42,36% annoncé par le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia le 11 mai. Aux dernières législatives de 2007, ce taux était de 35,67%.

Le FLN a amélioré sa performance passant de 136 à 221 sièges tandis que son allié le RND a remporté huit sièges supplémentaires, dont 23 femmes. Le nombre de sièges dans la nouvelle assemblée a été porté à 462 sièges, contre 389 auparavant.

Les partis islamistes, qui espéraient profiter de la victoire de cette mouvance dans les pays du Printemps arabe, ont essuyé un revers avec seulement 58 sièges sur 462.

Ces sept derniers mois, les partis islamistes ont accédé au pouvoir par la voie des urnes après avoir remporté les élections en Tunisie, pays ayant initié en janvier 2011 le Printemps arabe, puis au Maroc et en Égypte.

En Algérie l'ensemble de cinq des sept formations islamistes en lice, dont l'Alliance de l'Algérie verte, totalisent seulement 58 sièges, soit moins de 13%.

Le Front des Forces Socialistes (FFS) du leader historique Hocine Aït Ahmed a remporté 21 sièges, surtout en Kabylie, talonné par les indépendants avec 19 sièges.

Le Parti des Travailleurs (PT, extrême gauche) obtient 17 sièges, soit neuf de moins qu'en 2007. Le FFS avait pourtant boycotté la vie électorale pendant plus de dix ans tandis que son rival en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a, lui, boycotté le scrutin.

C'est d'ailleurs le FFS qui s'est taillé la part du lion dans la région contestataire de l'est. Mais avec le taux le plus faible de participation, moins de 20%.

Les femmes sont les grandes gagnantes de ce scrutin à un tour à la proportionnelle départementale. Cent quarante-cinq femmes ont été élues feront leurs entrée dans la nouvelle Assemblée nationale en vertu d'une loi votée en novembre 2011 sur leur représentativité féminine, passant ainsi de 7% au sein de l'assemblée sortante à 31,39% dans la nouvelle chambre.

Plusieurs partis politiques, islamistes en tête, avaient contesté les résultats préliminaires de ce ces élections, évoquant des «fraudes» ou une «mascarade» susceptibles de provoquer une révolution à la tunisienne.

Le scrutin, observé par 500 observateurs étrangers, n'a pas suscité de réactions négatives. Le chef de la mission des quelque 150 observateurs de l'Union européenne José Ignacio Salafranca avait notamment noté des conditions «généralement satisfaisantes sauf de petits incidents très limités».

Depuis l'instauration du multipartisme en Algérie en 1989, l'opposition dénonce régulièrement des fraudes électorales en faveur des partis au pouvoir.