Le rebelle ougandais Joseph Kony se déplace constamment pour échapper aux recherches et pourrait se trouver au Darfour (ouest du Soudan), a indiqué vendredi à l'AFP un responsable de l'ONU.

«Au lieu de rester un mois ou deux au même endroit, ce qu'il faisait auparavant, il se déplace désormais tous les deux jours ou presque, ce qui veut dire que la pression augmente sur lui», a estimé le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale Abou Moussa.

Il a expliqué que des membres de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui ont fait défection avaient fourni des informations sur Kony et que «la pression augmentait chaque jour»: «Nous espérons qu'elle va produire finalement des résultats».

«Il y a beaucoup de pistes et certaines indiquent qu'il pourrait être passé au Darfour», a-t-il précisé en ajoutant avoir demandé à rencontrer le président soudanais Omar el-Béchir.

Pendant longtemps, ses poursuivants ont pensé que Kony se trouvait en République centrafricaine.

Joseph Kony avait pris en 1988 la tête de la LRA dont l'objectif était de remplacer le gouvernement ougandais par un régime fondé sur les Dix commandements. Il est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de viol, mutilations, meurtres et recrutement d'enfants.

Quatre pays coopèrent pour lutter contre la LRA (République démocratique du Congo, Ouganda, Soudan du Sud, Centrafrique) et M. Moussa a indiqué que le Tchad avait promis d'arrêter Kony s'il se trouvait sur son territoire.

Cependant, a-t-il reconnu, le Soudan du Sud est occupé pour l'instant par son conflit avec Khartoum et la RDCongo par la traque du général en fuite Bosco Ntaganda, lui aussi recherché par la CPI, donc la traque de Kony est menée essentiellement par des forces ougandaises et centrafricaines.

Kony sera arrêté ou tué «avant la fin de cette année», a prédit jeudi le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, selon lequel les recherches pour retrouver le chef de la LRA «s'intensifient».

Joseph Kony était revenu début mars sur le devant de la scène internationale à la suite d'une campagne (Kony 2012) lancée par l'ONG américaine Invisible Children pour qu'il soit traduit devant la justice.

Le président Barack Obama avait annoncé le 23 avril qu'il allait prolonger la mission des membres des forces spéciales américaines assistant les soldats ougandais dans la traque de Joseph Kony.