Les pays lusophones souhaitent que le Conseil de sécurité de l'ONU «impose des sanctions ciblées» contre les responsables du coup d'État du 12 avril en Guinée-Bissau, a indiqué lundi le chef de la diplomatie angolaise.

S'exprimant devant le Conseil en tant que président de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), M. Georges Rebelo Chikoti l'a invité «à imposer des sanctions ciblées contre les militaires et civils impliqués dans le coup d'État».

Il a aussi soutenu la demande du gouvernement de Guinée-Bissau «de déployer une force de stabilisation sous mandat de l'ONU», qui serait composée de soldats venant de pays membres de la CDLP, de l'Union africaine et de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Cette option, a-t-il dit, est celle «qui offre les meilleures garanties de succès» et l'Angola est «prêt à y contribuer réellement».

Il a proposé «la mise en place urgente d'un Groupe de contact sur la crise en Guinée-Bissau», regroupant «sous la coordination» de l'ONU, des représentants de l'Union africaine, de la Cédéao et de la CPLP.

Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement renversé par la junte, Mamadou Djalo Pires, a rejeté la solution préconisée par la Cédéao, c'est-à-dire qu'un nouveau président de l'Assemblée assure la fonction de président par intérim avant la désignation d'un «gouvernement de large ouverture».

Pour M. Pires, cette solution «légitime le coup d'État en ne demandant pas la poursuite du processus électoral (et) donne l'impression d'encourager les coups d'État en Afrique (..) plutôt que de les combattre».

Il a lui aussi plaidé pour des sanctions contre les putschistes et «l'envoi d'une force multinationale».

De son côté, la commissaire pour les affaires politiques du Cédéao Salamatu Hussaini-Sulaiman a estimé que «l'ordre constitutionnel qui existait avant le coup ne peut pas être rétabli immédiatement (...) si on veut éviter le spectre de la guerre civile».

Dans un rapport remis fin avril au Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a recommandé des sanctions ciblées contre la junte, considérant comme un dernier recours l'envoi d'une force internationale.

Dans une déclaration adoptée le 21 avril, le Conseil avait menacé la junte de «sanctions ciblées» si le pouvoir civil n'était pas rétabli.