Une centaine de combattants magrébins ont renforcé en moins d'un mois les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali où il occupe désormais une position dominante, après son alliance avec le groupe islamiste Ansar Dine, a-t-on appris dimanche de sources sécuritaires.

«D'après nos chiffres, une centaine de combattants maghrébins, essentiellement des Algériens, des Tunisiens et des Libyens, ont rallié les rangs d'Aqmi dans le nord du Mali», a déclaré à l'AFP un responsable du ministère malien de la Défense.

«Actuellement, Aqmi cherche également à recruter en masse des Marocains et des Égyptiens, mais n'y est pas parvenu», a ajouté cette source.

Une autre source sécuritaire malienne dans le nord a confirmé l'information.

D'après des témoins contactés dans la région de Tombouctou, des Algériens, Tunisiens et Libyens ont été récemment aperçus dans les rangs d'Aqmi, mais pas des Marocains.

«Ce ne sont pas des (islamistes) Marocains, mais des Algériens que nous avons vus à la périphérie de Tombouctou», a précisé un témoin qui avait dans un premier temps fait état samedi de la présence d'islamistes marocains.

Grâce à ces recrutements venus, ajoutés à ceux faits localement, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) occupe désormais une position dominante dans le Nord du Mali, surtout depuis son alliance avec le groupe islamiste malien Ansar Dine (les partisans de l'islam, en arabe), dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghaly et qui prône l'imposition de la charia dans tout le Mali.

Profitant du putsch à Bamako contre le président Amani Toumani Touré le 22 mars, Aqmi, Ansar Dine, des mouvements rebelles Touareg et aussi des groupes de trafiquants ont pris le contrôle des trois métropoles du nord, Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le pays en deux.

Vendredi, des membres d'Aqmi ont profané le mausolée d'un des saints musulmans de Tombouctou, ville mythique inscrite sur la liste du patrimoine historique de l'Unesco, un acte condamné et jugé «inqualifiable» par le gouvernement malien de transition.