La population d'éléphants du parc national de Bouba Ndjidda (nord du Cameroun) a diminué de plus de la moitié en moins de trois mois suite à de vastes opérations de braconnage et «il faudra plus de 50 ans» pour qu'elle «se reconstitue», a indiqué jeudi une ONG de défense des animaux.

«Comme les braconniers se sont attaqués à des troupeaux entiers, abattant sans distinction des femelles et des jeunes, il faudra probablement plus de 50 ans à la population d'éléphants (de Bouba Ndjidda) pour qu'elle se reconstitue», a souligné Céline Sissler-Bienvenu, directrice du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) France, citée dans un communiqué de son organisation transmis à l'AFP.

Annonçant des pertes «irréversibles et dramatiques», le communiqué précise qu'«à ce jour, plus de 300 carcasses d'éléphants ont été retrouvées et localisées. Les braconniers auraient annoncé aux populations locales quelques semaines plus tôt avoir abattu 650 éléphants, un chiffre considéré comme plausible en raison de zones du parc restées peu ou pas explorées», selon le document. Le parc comptait jusqu'alors environ un millier d'éléphants.

Les braconniers en provenance du Tchad et du Soudan ont agi «de manière continue durant 10 semaines en raison de la réponse tardive du gouvernement et des autorités chargées de la protection de la faune», a critiqué Céline Sissler-Bienvenu.

«Début mars, la mission d'IFAW sur site et la pression médiatique avaient provoqué un tollé général poussant ainsi le gouvernement camerounais à réagir. En deux semaines, 600 soldats du IFAW d'intervention rapide (BIR), un hélicoptère du BIR et 3 ULM de l'armée camerounaise ont été déployés pour arrêter les braconniers», selon l'IFAW.

D'après l'organisation, «des colonnes de braconniers auraient été vues la semaine dernière faisant route vers le nord-ouest du parc, laissant craindre des incursions dans le parc national de Waza (extrême-nord) et le parc national de la Bénoué (nord), réserve de biosphère de l'UNESCO».