Le premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Adolphe Muzito, a présenté mardi la démission de son gouvernement au président Joseph Kabila, plus de trois mois après les élections législatives de fin 2011, a-t-on appris de source officielle.    

Premier ministre depuis fin 2008, M. Muzito «a présenté la démission du gouvernement. Nous sommes à la fin de la législature, donc le président doit pouvoir avoir les mains libres pour créer un nouveau gouvernement», a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement démissionnaire, Lambert Mende.

La démission du gouvernement intervient à la suite des élections législatives du 28 novembre 2011 -couplées à la présidentielle-, remportées par les partis soutenant le chef de l'État Joseph Kabila, qui a été réélu.

Les résultats provisoires des législatives ont été annoncés le 2 février par la Commission électorale (CÉNI), et la Cour suprême de justice doit donner d'ici avril les résultats définitifs après avoir traité quelque 500 recours en contestation.

Le principal opposant Étienne Tshisekedi, arrivé en deuxième position de la présidentielle et qui a rejeté la réélection de M. Kabila, s'est autoproclamé président», après avoir dénoncé les multiples irrégularités lors des scrutins, constatées également par des missions d'observation nationales et internationales.

M. Tshisekedi a également considéré les législatives comme «nulles». Son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), est devenu la première force d'opposition à l'Assemblée avec 41 sièges, mais ses élus sont menacés d'être exclus par leur parti s'ils siègent.

Les partis soutenant le président Kabila ont obtenu la majorité absolue aux législatives, le premier d'entre eux étant le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), avec 62 députés.

Le nouveau premier ministre pourrait être issu du PPRD.

Le chef du gouvernement démissionnaire appartient au Parti lumumbiste unifié (PALU), qui avait conclu un accord en 2006 avec M. Kabila, alors arrivé en tête du premier tour de la présidentielle. En vertu de cet accord, la primature devait revenir au PALU, en échange du soutien de ce parti à M. Kabila pour le second tour de la présidentielle.

M. Muzito avait succédé à la tête du gouvernement à Antoine Gizenga, leader charismatique du PALU, qui avait été nommé fin décembre 2006.