Le Soudan du Sud a signé un accord de cessez-le-feu avec le principal groupe rebelle du pays, a annoncé mardi le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin.    

«La République du Soudan du Sud a signé un accord avec les ex-rebelles de George Athor, aux termes duquel (ces derniers) acceptent l'amnistie proposée par le président (sud-soudanais) Salva Kiir,» a affirmé le ministre à l'AFP.

L'accord, qui intervient deux mois après la mort de George Athor, tué en décembre dans des affrontements avec des forces gouvernementales, prévoit d'intégrer environ 1800 combattants rebelles à l'armée sud-soudanaise.

Il a été signé lundi sur la base rebelle du comté de Pigi, dans la province de Jonglei, régulièrement secouée par des violences interclaniques.

«Ils ont immédiatement déclaré un cessez-le-feu après la signature,» a poursuivi M. Benjamin.

Le porte-parole des rebelles, James Nuot, a confirmé que les miliciens avaient accepté de rejoindre l'armée du Soudan du Sud en échange de postes gouvernementaux pour leurs chefs.

«Nous avons conclu un accord parce que nous avons décidé de nous réconcilier avec le gouvernement, et parce que le gouvernement a accepté ce que nous attendions d'eux,» a-t-il poursuivi.

Le Soudan du Sud ne cessait d'accuser George Athor d'agir au nom du Soudan, Juba et Khartoum se reprochant mutuellement d'alimenter une rébellion sur le sol de l'autre.

Avant de signer, en 2005, des accords de paix qui ont mené à la sécession du Soudan du Sud en juillet, le Nord et le Sud se sont livrés des décennies de guerre civile.

Le groupe de George Athor «est le plus grand groupe rebelle du Soudan du Sud, et ils ne pourront plus être utilisés par Khartoum pour déstabiliser le Soudan du Sud,» a assuré M. Benjamin.

«Nos forces n'étaient pas financées par Khartoum,» s'est pourtant défendu James Nuot.

Les mouvements rebelles sont une réelle menace à la stabilité du fragile Soudan du Sud et l'amnistie proposée par Salva Kiir encourage plusieurs groupes à cesser leurs activités. Mais l'ex-milice d'Athor -l'Armée de libération du Soudan du Sud (ALSS)- était la plus importante à convaincre pour Juba.

Selon M. Benjamin, les négociations avec le groupe avaient d'ailleurs commencé avant la mort de George Athor.

Le chef rebelle avait été tué dans un affrontement avec une patrouille frontalière sud-soudanaise. Juba l'accusait alors de recruter des éléments dans l'État sud-soudanais d'Équateur central.

George Athor, un ancien haut gradé de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, armée sudiste), s'était mutiné après sa défaite pour le titre de gouverneur de l'État de Jonglei en avril 2010.