Trois personnes sont mortes dans une explosion lors d'un match de football dans la capitale somalienne Mogadiscio lundi, a-t-on appris de sources médicales et policières.

«Une forte explosion, probablement provoquée par une bombe, a eu lieu sur le terrain alors que le match était sur le point de commencer (...) trois spectateurs ont été tués et sept autres blessés,» a affirmé la source policière, le colonel Abdi Mohamed.

L'explosion, que personne n'a à ce stade revendiquée, s'est produite dans le sud de Mogadiscio, dans le quartier de Hararyale.

Elle a frappé «le coin du terrain avant le début du match», a précisé un témoin, Abduhafid Bashir. «J'ai vu le cadavre d'un jeune homme sur place et deux autres sont morts à l'hôpital,» a-t-il poursuivi.

Des sources médicales ont confirmé le décès de deux personnes à l'hôpital.

«Nous avons admis au moins neuf blessés à l'hôpital Madina, deux d'entre eux sont morts immédiatement,» a déclaré Mohamed Moalim, un ambulancier.

Sous la pression des troupes gouvernementales, et de la force de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) qui les soutient, les insurgés islamistes somaliens shebab récemment intégrés à Al-Qaïda et qui ont juré la perte du fragile gouvernement somalien de transition (TFG), s'étaient retirés de Mogadiscio en août.

Mais ils avaient affirmé que leur repli n'était que tactique et la capitale, considérée comme l'une des plus dangereuses au monde, reste le théâtre d'attaques de type guérilla, attentats aux véhicules piégés ou à la grenade.

Mi-février, les shebab avaient menacé d'intensifier leur campagne d'attaques à la bombe sur Mogadiscio, après avoir revendiqué un attentat à la voiture piégée dans un complexe de la police dans la capitale somalienne, qui avait fait deux blessés. Une autre voiture, bourrée d'explosif, avait été découverte à proximité.

Les shebab avaient également revendiqué un attentat-suicide qui avait tué au moins 15 personnes à Mogadiscio le 8 février.

Ils ont subi le 22 février leur plus grave revers militaire depuis août, étant contraints d'abandonner sans combattre Baïdoa, un de leurs principaux bastions, aux troupes éthiopiennes. Celles-ci sont entrées en novembre en Somalie, un mois après les troupes kényanes, qui ont dans leur ligne de mire la ville portuaire méridionale de Kismayo, poumon économique des shebab.

Le chef de la force de l'AMISOM, le général ougandais Fred Mugisha, a récemment estimé jeudi que les shebab étaient «plus faibles que jamais» et proches de «l'implosion», ajoutant que de nombreux combattants étrangers avaient fui la Somalie.

Les experts avertissent néanmoins qu'ils sont loin d'être défaits et pourraient désormais privilégier les opérations de guérilla.