Bien qu'en baisse, le paludisme a encore causé la mort de 655 000 personnes en 2010, en grande partie en Afrique, et 86% des décès concernent des enfants de moins de 5 ans, selon le rapport 2011 sur le paludisme dans le monde, publié mardi par l'OMS.

Ce bilan représente un recul de -5% par rapport à 2009.

L'OMS a recencé en 2010 216 millions d'épisodes de paludisme dans le monde, dont 81% dans la région Afrique.

Depuis l'an 2000, les taux de mortalité liés au paludisme ont diminué de -26%, un progrès qualifié de «majeur» par l'OMS, mais cependant inférieur à l'objectif de -50% fixé par l'organisation.

L'OMS a révisé ses objectifs à l'horizon 2015, soit «réduire pratiquement à zéro le nombre de décès dûs à cette maladie», et «réduire de -75% le nombre de cas de maladie dans le monde».

Enfin, l'OMS veut éliminer d'ici 2015 le paludisme dans 10 pays supplémentaires, par rapport à une liste établie en 2008, et dans la région Europe.

Pour financer la lutte contre cette maladie, quelque 2 milliards de dollars ont été mis à disposition par des organisations internationales, un montant très élevé, selon l'OMS, mais qui reste bien inférieur aux 5 milliards de dollars requis tous les ans durant la période 2010-2015.

Avec ces fonds, les pays endémiques ont eu la possibilité d'acheter des moustiquaires imprégnées d'insecticides (MII). En Afrique subsaharienne, quelque 50% des ménages disposaient en 2011 de telles moustiquaires, contre seulement 3% en l'an 2000.

Sur les 99 pays touchés par le paludisme, 43 ont enregistré une diminution de plus de 50% des cas déclarés sur les 10 dernières années.

Concernant la maladie elle-même, Mme Margaret Chan, directrice générale de l'OMS s'est inquiétée de la résistance des parasites aux traitements. «La résistance des parasites aux médicaments antipaludiques représente un danger bien réel et toujours présent pour notre réussite à venir», a-t-elle déclaré.

Par ailleurs, concernant les financements futurs, l'OMS suggère aux pays concernés par la maladie l'adoption d'une taxe sur les billets d'avion, dont le produit serait affecté à la lutte contre le paludisme.

«D'autres programmes spécifiques à certains pays, comme les taxes de séjour, pourraient fournir l'occasion de lever des fonds pour les programmes de lutte dans les pays endémiques», poursuit l'OMS.

L'OMS relève encore qu'il est nécessaire de confirmer le diagnostic de la maladie par un test, avant d'administrer le traitement.

Le nombre de tests fournis par les fabricants est passé de 45 millions en 2008 à 88 millions en 2010.

La région Europe n'a été que très faiblement touchée par le paludisme en 2010, avec seulement 176 cas.

Selon les estimations, le paludisme menaçait en 2010 quelque 3,3 milliards de personnes dans le monde.

Sur ce nombre, 2,1 milliards avaient un faible risque de contracter la maladie, et 94% d'entre elles vivaient en dehors de la région Afrique.

Les 1,2 milliard de personnes exposées à un risque élevé vivaient pour la plupart en Afrique (47%) et en Asie du Sud-Est (37%).

Six pays (Nigeria, RDC, Burkina Faso, Mozambique, Côte d'Ivoire, et Mali) représentent 60% des décès dus au paludisme.