Un attentat à la bombe contre un poste militaire à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, et la fusillade qui a suivi, ont fait au moins dix morts et une trentaine de blessés, indique-t-on mardi de source hospitalière.

«Nous avons jusqu'ici reçu dix corps et trente blessés, dont certains dans un état critique», a déclaré une infirmière à l'AFP, dans cette ville qui a connu de nombreux accès de violence, notamment de la part de la secte islamiste Boko Haram qui a son fief à Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, dans le nord-est du pays.

Des habitants ont affirmé que des soldats ont tiré de façon indiscriminée et brûlé des maisons, après l'explosion de la bombe, comme ils l'avaient fait en représailles contre la population jugée complice lors de violences précédentes.

Un porte-parole de l'armée a démenti.

Deux personnes en voiture se sont dirigées vers le poste militaire dans le quartier de London Ciki et ont tenté de jeter la bombe en direction des soldats, selon le lieutenant-colonel Hassan Mohammed, porte-parole d'une force spéciale déployée dans cette ville.

«L'engin explosif» a «sauté dans les mains» d'un des hommes, «le tuant sur le coup, alors que son camarade a fui abandonnant le véhicule», a ajouté l'officier.

«Nous avons découvert des munitions dans la voiture. Aucune autre vie n'a été perdue et personne n'a été blessé lors de cette attaque», a-t-il dit

Le nord du Nigeria, pays le plus peuplé du continent africain avec quelque 160 millions d'habitants, est secoué régulièrement par des violences à caractère ethnique et religieux entre chrétiens et musulmans qui ont fait des centaines de morts ces dernières années.

Le nord du Nigeria est aussi le lieu privilégié des attaques de Boko Haram, qui réclame l'application stricte de la charia (loi coranique) et a multiplié ces derniers mois assassinats et attentats. Le 26 août, le mouvement islamiste a revendiqué un attentat-suicide contre le siège de l'ONU en plein coeur de la capitale Abuja, faisant 24 morts.