Des ex-combattants rebelles ont rejeté jeudi soir la nomination par des officiers de l'ancienne armée libyenne d'un nouveau chef d'état-major pour l'«armée nationale» en cours de formation, demandant à ne pas être marginalisés dans le prochain gouvernement.

Rassemblés en ce qu'ils ont appelé l'«Union des thowar (ex-combattants rebelles) de la Libye», des représentants de plusieurs factions armées ont demandé le report de la nomination d'un chef d'état-major jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, qui devrait être annoncée dimanche.

Plus tôt, environ 150 officiers et sous-officiers de l'ancienne armée libyenne, ralliés à la rébellion, s'étaient réunis à Al-Baïda, à 200 km de Benghazi, dans l'est de la Libye, pour approuver à l'unanimité la nomination de Khalifa Haftar comme chef d'état-major et annoncer la «réactivation» de l'armée, dont la reconstitution officielle se fait toujours attendre.

Sorti des rangs de l'académie militaire de Benghazi et formé dans l'ancienne Union soviétique, M. Haftar a fait défection après le conflit entre le Tchad et la Libye, et a ensuite gagné les États-Unis où il vit depuis les années 1990.

Il est rentré en Libye en mars pour rejoindre la rébellion.

Dans son communiqué, l'Union des thowar a déclaré que le chef d'état-major «doit être choisi parmi les combattants qui étaient en première ligne des fronts» de bataille contre le régime de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Le général Mounir Msaaed, un militaire de Benghazi (est), qui lisait le communiqué, a précisé à l'AFP que les «thowar ne sont pas contre la personne de M. Haftar, mais contre la méthode de sa nomination».

«Nous devons d'abord nous mettre d'accord sur les critères de choix avant la nomination de quiconque», a-t-il expliqué.

«Les thowar doivent avoir un rôle dans le gouvernement de transition», a déclaré de son côté Abdallah Naker, le président du Conseil des thowar de Tripoli.

«Nous n'avons pas été consultés pour la nomination d'un chef d'état-major. Nous avons des compétences, mais ils ne nous ont pas donné l'occasion pour présenter nos candidats», a précisé M. Naker.

«Le chef d'état-major doit être un des thowar qui étaient sur le terrain de la bataille», a-t-il ajouté.