La Tanzanie a rejeté vendredi toute idée de légaliser l'homosexualité, en réaction à la menace du premier ministre britannique David Cameron de suspendre l'aide de son pays aux pays qui ne reconnaîtraient pas les droits des homosexuels.

«La Tanzanie est un pays pauvre mais nous n'accepterons pas de légaliser cette stupidité pour toucher leur aide et leur argent. L'homosexualité, ce n'est pas notre culture et même nos lois ne l'acceptent pas», a déclaré vendredi le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe sur la télévision gouvernementale TC1.

David Cameron a affirmé dimanche que les pays bénéficiaires de l'aide au développement britannique devaient «respecter les droits de l'homme et cela incluait le traitement réservé aux homosexuels».

Le chef de la diplomatie tanzanienne a révélé que son gouvernement avait rejeté l'année dernière une demande d'accréditation d'un diplomate homosexuel. «Quand je suis allé faire part au président Jakaya Kikwete de l'identité de cette personne, il m'a répondu en trois mots «Oh, mon Dieu! Refuse!»».

Membe a estimé que les déclarations de David Cameron risquaient de mettre à mal l'unité du Commonwealth.

Selon la presse locale, Ali Mohammed Shein, le président de l'archipel de Zanzibar qui dépend de la République Unie de Tanzanie, a également rejeté les propos du premier ministre britannique. «Nous n'accepterons jamais cette option. Ils peuvent arrêter l'aide s'ils le veulent», rapporte le quotidien Daily News citant M. Shein. «Nos valeurs morales et notre culture primeront même si nous demeurons pauvres», a poursuivi le président de Zanzibar.

Ces critiques surviennent alors que le prince de Galles et son épouse sont attendus dimanche en Tanzanie pour une visite officielle de 4 jours.