Le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé mercredi avoir soutenu les troupes du Conseil national de transition libyen qui ont mis fin à 42 ans de règne sans partage de Mouammar Kadhafi, assurant avoir fourni des armes aux combattants libyens.

«Une partie de l'armement des forces qui sont entrées à Tripoli était soudanaise à 100%», a-t-il déclaré dans la ville de Kassala (est) où il inaugurait une route reliant le Soudan et l'Érythrée, en présence des dirigeants érythréen et du Qatar, qui a financé le projet.

«Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire, mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l'Ouest (Djebel Nefoussa), à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye», a-t-il poursuivi au cours de la cérémonie retransmise en direct à la télévision.

Selon lui, l'attaque meurtrière menée à Khartoum en 2008 par le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le groupe rebelle le plus lourdement armé au Darfour, avait été financée par la Libye et conduite avec des armes libyennes.

Pendant des années, l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi a cherché à accroître son influence au Darfour en envoyant des armes dans cette province en guerre de l'ouest du Soudan, à travers la frontière désertique entre les deux pays.

Le Darfour est en proie depuis 2003 à une guerre civile à l'origine de 300 000 morts selon les estimations de l'ONU -10 000 selon Khartoum- et de 2,7 millions de déplacés. Parmi les Soudanais partis chercher du travail en Libye, beaucoup sont originaires du Darfour.