L'armée mauritanienne a tué un haut responsable d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le «cerveau» des attaques menées depuis 2008 par cette organisation dans le pays, lors d'un raid jeudi en territoire malien, a-t-on appris vendredi de source sécuritaire mauritanienne.

«Le cerveau des attaques menées depuis 2008 par les bandes criminelles contre notre pays, le Mauritanien Teyeb Ould Sidi Aly, a été tué au cours du bombardement des éléments ennemis dans le Wagadou», une forêt située dans l'ouest du Mali, a affirmé cette source sécuritaire.

Le «criminel dangereux se trouvait à bord de l'une des deux voitures détruites par le raid mené par l'aviation (mauritanienne) avec d'autres terroristes», a ajouté cette source.

«Nous l'avons formellement identifié. Il devait faire exploser des véhicules en Mauritanie dans le cadre d'une mission suicide dont il a été souvent chargé», a-t-elle poursuivi.

Teyeb Ould Sidi Aly, dont l'âge n'a pas été précisé, était l'un des éléments d'Aqmi les plus recherchés par la police depuis 2007, selon les services de renseignements mauritaniens.

Il avait implanté à partir de cette dernière année des cellules d'Aqmi en Mauritanie, opéré des recrutements pour le compte de cette organisation et planifié des opérations suicides dans le pays, selon les mêmes sources.

Le responsable d'Aqmi avait notamment commandé en février 2011 les opérations menées avec des véhicules bourrés d'explosifs dirigés notamment contre le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, et l'ambassade de France à Nouakchott.

«Il (était) vraiment dangereux, téméraire. Sa mort constitue un coup dur pour Aqmi et une victoire importante de la Mauritanie contre les bandes criminelles», a fait remarquer la même source sécuritaire.

L'armée mauritanienne a annoncé jeudi dans un communiqué avoir détruit une base d'Aqmi près de la forêt du Wagadou, dans l'ouest du Mali, d'où était planifiée, selon elle, «une attaque» contre le territoire mauritanien.

En juin, la Mauritanie avait déjà mené un raid dans cette zone de la forêt du Wagadou, située près de la frontière entre les deux pays, et détruit «entièrement» un campement d'Aqmi qui abritait de «l'armement lourd» menaçant directement la Mauritanie, selon l'armée.

Le raid contre cette base avait fait 15 morts côté Aqmi et deux du côté mauritanien, selon l'armée mauritanienne.

Le Mali et la Mauritanie sont parmi les pays les plus touchés par les activités d'Aqmi, avec le Niger et l'Algérie où cette organisation a ses racines.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda a des bases dans le nord du territoire malien d'où elle organise dans l'immense zone désertique de la bande sahélo-saharienne des attentats et des enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - ainsi que divers trafics.

Aqmi retient en otage depuis la mi-septembre 2010 quatre Français enlevés à Arlit, dans le nord du Niger.

Face à cette situation, la Mauritanie mène régulièrement depuis juillet 2010, des opérations militaires contre des bases d'Aqmi en territoire malien, avec le feu vert et l'appui de Bamako.