Le ministre égyptien des Finances et vice-premier ministre Hazem El-Beblaoui a démissionné mardi pour protester contre la gestion gouvernementale des heurts survenus ce week-end au Caire, au cours desquels 26 personnes, essentiellement des Coptes, ont été tuées, a-t-on appris auprès de l'un de ses conseillers.

Sa démission, annoncée par la télévision d'État, est la première d'un haut responsable égyptien après les affrontements meurtriers qui ont éclaté dimanche soir alors qu'un millier de coptes tentaient d'organiser un sit-in devant le siège de la télévision publique, aux abords du Nil, pour dénoncer une récente attaque contre une église dans le sud de l'Égypte. Les violences entre coptes, musulmans et forces de sécurité ont fait 26 morts et près de 500 blessés.

Dans une lettre au premier ministre Essam Sharaf, le ministre des Finances a annoncé qu'il remettait sa démission à la suite de la «gestion par le gouvernement de Maspero», le nom populaire du siège de la télévision d'État, a expliqué à l'Associated Press un conseiller qui a requis l'anonymat. Hazem El-Beblaoui a expliqué qu'il ne pouvait «pas travailler comme ça», a-t-il ajouté.

Dans la nuit, lors des funérailles de 17 manifestants chrétiens, quelque 20 000 personnes avaient scandé des slogans hostiles au Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak le 11 février dernier. La foule a rempli la cathédrale copte du Caire juste avant minuit. Des «À bas le pouvoir militaire» ont été lancés pendant les prières. «Le peuple veut renverser le maréchal», scandaient les participants, une allusion à Hussein Tantaoui, chef du conseil suprême.