Des militaires vont pouvoir «rapidement» embarquer à bord de navires commerciaux, a-t-on appris auprès de la Confédération des armateurs, mardi, au lendemain du détournement d'un navire italien par des pirates au large de la Somalie.

L'Italie avait déjà annoncé en juillet qu'elle autorisait désormais la présence d'hommes armés, de militaires ou de gardes privés, à bord des bateaux de commerce pour protéger ces derniers des attaques des pirates. Mais il manquait encore certains protocoles et décrets d'application pour rendre la loi opérationnelle.

«Le protocole sera signé aujourd'hui entre le président de la Confitarma Paolo d'Amico et le ministre de la Défense Ignazio La Russa. L'embarquement des militaires à bord des navires devrait suivre rapidement, les deux parties ayant défini les diverses procédures», a déclaré mardi à l'AFP une porte-parole de Confitarma.

Le document, signé peu après, prévoit dix équipes composées de six militaires chacune, qui pourront être embarquées à bord des navires  naviguant dans ces zones à risque.

Les 60 soldats seront tous membres de la marine militaire.

Selon la loi adoptée en juillet, applicable «dans les zones maritimes internationales à risque de piraterie», «les militaires ou les membres des services de sécurité privés seront embarqués sur demande et à la charge des armateurs».

À plusieurs reprises des pirates se sont emparés de navires italiens, parfois avec l'utilisation d'armes à feu.

Lundi, cinq hommes armés ont détourné un navire italien avec les 23 membres de son équipage à 620 milles à l'est des côtes somaliennes, en dépit de la présence à bord de ce vraquier de quatre Italiens chargés de la sécurité.

Ces derniers n'étaient cependant pas armés et ne disposaient que de jumelles pour prévenir en cas d'éventuelle attaque des pirates, assure la presse italienne.

«L'équipage va bien, en ce moment il ne court aucun risque et nous travaillons à toutes les solutions possibles», a dit mardi en milieu de journée M. La Russa devant des journalistes, sans autres détails.

Le 21 avril, des pirates se sont emparés d'un cargo italien et des 21 membres de l'équipage, quinze Philippins et six Italiens, en mer d'Arabie, au large d'Oman, tandis qu'en février ils s'étaient emparés d'un pétrolier battant pavillon italien.

Le syndicat des armateurs italiens, Confitarma, avait déjà demandé en février de pouvoir embarquer des soldats armés sur les navires.