Le chef de la jeunesse de l'ANC, Julius Malema, a mis en cause mercredi le système judiciaire sud-africain, après avoir été reconnu coupable lundi d'incitation à la haine pour avoir repris la chanson de lutte anti-apartheid Tirez sur le Boer (le fermier blanc).

«Les tribunaux ne sont pas transformés. Le pouvoir judiciaire n'est pas transformé. Si cela signifie être raciste, ainsi soit-il», a lancé M. Malema, à des journalistes.

«Ces chansons ont été interdites sous l'apartheid. Maintenant que nous sommes libres, elles sont interdites à nouveau. Que signifie alors la liberté pour nous, si nous n'avons pas le droit de chanter des chansons qui reflètent notre souffrance et notre histoire?», a interrogé le président de la ligue de jeunesse du Congrès national africain (ANC).

«Une fois encore, nous nous trouvons soumis à l'approbation de la minorité blanche», a-t-il ajouté.

L'affaire avait été portée en justice par AfriForum, un lobby afrikaner, qui estime notamment que la chanson a joué un rôle dans le meurtre de nombreux fermiers blancs.

L'ANC considère de son côté que le chant controversé fait partie du patrimoine de la lutte anti-apartheid. Le parti, qui s'était déclaré «scandalisé» lundi, a indiqué qu'il avait l'intention de faire appel.

Julius Malema est parallèlement menacé d'exclusion de l'ANC pour indiscipline, mais les deux affaires ne sont pas liées.