L'agence de renseignement américaine utilise un complexe secret en Somalie, ainsi qu'une prison située dans la capitale Mogadiscio, pour mener à bien des activités en matière d'anti-terrorisme, assure mardi le magazine The Nation.

Une responsable américaine proche des services de renseignement a réfuté les éléments avancés dans cette enquête.

La CIA dispose d'un «vaste complexe clos» sur la côte de l'Océan Indien qui ressemble à une petite communauté fermée, avec plus d'une dizaine de bâtiments regroupés derrière d'imposants murs de protection, assure le magazine.

Le complexe dispose de son propre aéroport et est gardé par des soldats somaliens, mais ce sont les Américains qui contrôlent les entrées, selon la même source.

The Nation indique que la CIA cherche à mettre sur place «une force d'attaque autochtone, capable de mener des attaques furtives et de prendre pour cible des opérations de "combat"» contre les insurgés islamistes shebab liés à Al-Qaïda, assure The Nation, le plus ancien hebdomadaire des États-Unis.

Il souligne que la CIA utilise aussi une prison secrète située au sous-sol du siège des services de renseignement somaliens (NSA), où les personnes soupçonnées d'être des membres des shebab, ou d'avoir des liens avec le groupe, sont détenues.

Certains prisonniers ont été capturés au Kenya ou dans d'autres endroits, toujours selon la même source, qui précise que la prison est officiellement placée sous l'autorité de la NSA, mais que ce sont des agents de la CIA qui mènent les interrogatoires et versent les salaires du personnel.

Une responsable proche des renseignements américains a nié l'existence des faits avancés par The Nation. «La CIA ne gère ou ne détient aucune prison en Somalie» et «n'interroge pas de détenus là-bas», a-t-elle déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

La responsable a aussi précisé que la CIA ne participait qu'à «de très rares occasions» à des interrogatoires menés par des agents somaliens dans le pays.