La sécheresse qui sévit dans la Corne de l'Afrique va s'aggraver d'ici à la fin de l'année, créant un risque de famine dans les régions de Somalie les plus touchées, a mis en garde jeudi l'administration américaine.

«Les possibilités limitées d'emploi, la baisse des réserves de nourriture» et «l'explosion des prix des céréales» privent déjà de nombreux foyers de nourriture suffisante, a déclaré Nancy Lindborg, une haute responsable de l'Agence publique américaine du développement (USAID).

Pour ces raisons, les experts américains «s'attendent à ce que la situation périlleuse dans la Corne de l'Afrique empire d'ici à la fin de l'année», a-t-elle expliqué devant une commission de la Chambre des représentants américaine.

Les États-Unis redoutent en particulier que «la situation en Somalie continue de décliner». Les premières estimations faites après la saison des pluies, d'avril à juin, laissent à penser que les récoltes seront mauvaises dans les régions fournissant plus de 70% des ressources en céréales du sud du pays.

Selon Mme Lindborg, «des conditions de famine sont possibles dans les zones les plus gravement affectées, en fonction de l'évolution des prix alimentaires, des conflits et de la réponse humanitaire» à la crise.

La responsable a promis que l'administration Obama allait «chercher de nouveaux moyens de fournir de l'aide» en Somalie, tout en aidant les Somaliens forcés de fuir leur pays.

Les États-Unis avaient annoncé mercredi être prêts à mettre à l'épreuve la bonne volonté des insurgés islamistes somaliens, qui ont appelé à l'aide pour faire face à la sécheresse, l'une des pires depuis des décennies.

L'Agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé la semaine dernière un cri d'alarme au sujet de cette crise, qui menace plus de huit millions de personnes dans la Corne de l'Afrique (Djibouti, Éthiopie, Kenya et Somalie).