Plus de 300 000 personnes sont toujours déplacées en Côte-d'Ivoire près de deux mois après la fin de la crise postélectorale qui a frappé le pays, a indiqué mardi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

«Au cours des trois dernières semaines, le HCR et ses partenaires ont enregistré 322 277 personnes déplacées à travers le pays dont l'enregistrement est en cours», a déclaré une porte-parole de l'agence onusienne, Melissa Fleming, lors d'un point de presse.

La plupart de ces personnes ont trouvé refuge dans des camps ou des familles d'accueil dans l'ouest du pays (162 188) ainsi qu'au nord (62 676) et dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan (55 912).

Selon les témoignages de ces réfugiés, beaucoup sont encore cachés dans la brousse, a ajouté Mme Fleming.

Alors que la situation dans l'ouest s'améliore, facilitant le retour des déplacés, les «tensions intercommunautaires restent fortes», notamment dans la région du sud-ouest de Sassandra où plus de 280 civils ont été tués début mai par les partisans du président sortant Laurent Gbagbo, a relevé le HCR.

«Quelque 17 000 personnes sont déplacées dans cette région, dont un nombre inconnu serait encore caché dans la forêt», a encore indiqué la porte-parole.

Globalement, «la présence continue de groupes d'autodéfense armés empêchent le retour de ces communautés déplacées», a-t-elle regretté.

La Côte d'Ivoire a été secouée par une crise de près de 5 mois, née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Outtara, après sa défaite au scrutin présidentiel de novembre 2010.

Selon le HCR, plus de 200 000 Ivoiriens ayant fui les combats entre les partisans des deux camps sont toujours réfugiés dans les pays voisins.