Le Nord-Soudan et le Sud-Soudan se sont entendus pour établir une frontière démilitarisée et sur laquelle ils patrouilleront conjointement, a indiqué, mardi, l'Union africaine.

Une telle zone pourrait aider à réduire les risques d'affrontements entre ces deux régions du pays. Mais sa mise en oeuvre dépend de la conclusion d'une entente entre le Nord-Soudan et le Sud-Soudan au sujet de la ligne de démarcation, une question qui est depuis longtemps épineuse.

L'entente pourrait également buter sur d'autres enjeux, dont le partage, entre les deux régions, des redevances obtenues grâce à l'exploitation pétrolière.

Également mardi, le Soudan a indiqué à l'ONU qu'il désirait que les forces de maintien de la paix onusiennes quittent son territoire lorsque le Sud-Soudan accèdera à l'indépendance, le 9 juillet. Le Soudan a invoqué son engagement en faveur de la paix avec son nouveau voisin durant des temps de haute tension.

Alex de Waal, qui a facilité les négociations sur les questions de sécurité entre les deux parties, a précisé que l'accord avait été conclu lundi, lors de discussions tenues en Éthiopie.

La zone démilitarisée s'étendra sur 2100 km et sera surveillée par des patrouilles conjointes. La date d'entrée en vigueur de cette frontière n'est toutefois pas encore connue.

La frontière s'étendra sur 10 kilomètres vers le nord et le sud par rapport à la frontière de 1956, laquelle avait été établie lorsque le Soudan a obtenu son indépendance du Royaume-Uni, a précisé M. de Waal.

Le colonel Philip Aguer, porte-parole de l'armée du Sud-Soudan, a affirmé que son armée appuierait l'entente à «100 pour cent» si les deux parties s'entendent sur la ligne de partage.

«Pour moi, il s'agit d'une bonne entente, mais la question est maintenant de déterminer où se trouve la frontière», a-t-il argué.

En 2005, après une guerre civile qui a fait plus de deux millions de morts en deux décennies, un accord de paix laissant la possibilité au Sud-Soudan de faire sécession a été signé. En janvier, lors d'un référendum, une forte majorité a voté en faveur de la sécession.

M. de Waal a dit avoir bon espoir que l'entente serve de fondement pour le retour à des relations entre le Nord-Soudan et le Sud-Soudan basées sur la coopération, à un moment où plusieurs enjeux clés concernant l'avenir de ces deux régions demeurent en suspens.