L'Égyptien Amr Moussa, qui cède la direction de la Ligue arabe à son compatriote Nabil al-Arabi, ne cache pas son ambition de briguer en novembre la présidence égyptienne, pour laquelle il fait figure de grand favori.

Ses dix années passées à la tête de l'organisation panarabe, puis ses positions très à l'écoute des revendications démocratiques et sociales du «printemps arabe», lui valent une grande popularité à domicile.

Le 19 janvier dernier, il avait fait sensation lors d'un sommet économique arabe, en déclarant que la révolte tunisienne traduisait «la colère et la frustration sans précédent» qui règnent dans le monde arabe.

Ce diplomate de carrière, âgé de 74 ans, doit également sa popularité à ses prises de position critiques vis-à-vis d'Israël et des États-Unis, qui ne l'apprécient guère.

Amr Moussa a dirigé la diplomatie égyptienne durant dix ans, de 1991 à 2001, et sa nomination à la Ligue arabe avait été perçue comme une volonté de la part du président Hosni Moubarak d'éloigner de la politique intérieure cette personnalité populaire.

Quelques mois après le déclenchement de la deuxième intifada palestinienne en 2000, il avait eu les honneurs d'un tube du chanteur populaire Chaabane Abdel Réhim: «J'aime Amr Moussa et je hais Israël».

En février 2006, il avait fait une entrée triomphale dans un stade du Caire où il avait été longuement ovationné par les quelque 100 000 Égyptiens venus soutenir leur équipe lors de la finale de la coupe d'Afrique.

Une rencontre avec les manifestants de la place Tahrir durant le soulèvement contre le président Hosni Moubarak a conforté son image dans la population. Il a depuis multiplié les déclarations indiquant qu'il comptait se porter candidat lors de la présidentielle prévue en novembre pour remplacer le raïs déchu.

Marié, Amr Moussa est père d'une fille qui a épousé un petit-fils de l'ancien président Gamal Abdel Nasser.