Au moins 55 rebelles ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans des affrontements entre l'armée sudiste et des miliciens rebelles au Sud-Soudan, a affirmé dimanche un responsable gouvernemental.

Les combats ont opposé samedi dans l'État de Jonglei des unités de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), les ex-rebelles aujourd'hui à la tête de l'armée du Sud-Soudan, à des hommes armés menés par l'ex-chef milicien Gabriel Tang, appelé aussi Tang-Ginye.

«Environ 50 soldats de Tang-Ginye et cinq de ses généraux ont été tués» dans ces affrontements qui ont duré trois heures, a indiqué Peter Lam Both, le ministre de l'Information de l'État du Haut Nil, qui s'exprimait de Malakal, la capitale de l'État de Jonglei.

«Les accrochages ont commencé dans une place nommée Kaldak et ont été suivis par des violents combats», a-t-il ajouté.

La SPLA n'a pas fourni de bilan sur ses éventuelles pertes. Mais les deux parties ont affirmé que des dizaines de personnes de leurs troupes avaient été blessées et transférées à Malakal pour y recevoir des soins.

«Il y a 34 soldats blessés de la SPLA et 43 civils blessés à l'hôpital», a selon M. Both.

Dans un incident séparé à Jonglei, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé dimanche qu'un membre de son personnel soudanais avait été tué dans une embuscade tendue vendredi dans la localité de Duk Payuel par des hommes armés non identifiés.

Par ailleurs, les violences entre milices sudistes rebelles et l'armée sud-soudanaise ont provoqué l'exode de milliers de civils dans l'État pétrolier d'Unité, au Sud-Soudan.

Les combats dans cet État ont commencé mardi quand des rebelles menés par Peter Gadet, un ex-général de l'armée sudiste, ont attaqué une position militaire dans le comté de Mayom. Les rebelles ont le lendemain attaqué un campement dans ce même comté. Vingt soldats ont été tués, selon l'armée.

Les tensions militaires croissantes et des disputes politiques suscitent une nouvelle menace pour le Soudan, alors que le plus grand pays africain se dirige vers la partition dans moins de trois mois, selon un haut responsable l'ONU.

La recrudescence des violences au Sud-Soudan a fait plus de 800 morts depuis janvier et a fait près de 94 000 personnes de déplacées, toujours selon l'ONU.

Le gouvernement du Sud-Soudan, qui doit formellement déclarer son indépendance le 9 juillet, fait face à de nouveaux défis venant des insurgés et des milices sur son propre territoire.

Il a organisé un référendum en janvier qui a vu la population voter en masse pour la sécession avec le nord dominé par les Arabes. Ce vote faisait partie d'un accord qui a mis fin en 2005 à une guerre civile, dans laquelle deux millions de personnes ont été tuées.

La SPLM accuse régulièrement Khartoum d'armer des milices dissidentes afin de déstabiliser le Sud-Soudan.