Les Nigérians se sont présentés en grand nombre aux bureaux électoraux samedi, bravant les menaces d'attentat et de violence afin de voter pour cette première élection d'une série de trois dans le riche pays pétrolier.

Samedi, les électeurs devaient choisir ceux qui les représenteront à l'Assemblée nationale. Selon les résultats préliminaires, les partis d'opposition auraient devancé la formation au pouvoir, le People's Democratic Party.

Le directeur des élections nationales, Attahiru Jega, a déclaré aux journalistes samedi qu'il avait reçu plusieurs rapports concernant des vols d'urnes et des incidents violents, mais que l'élection s'était apparemment déroulée dans le calme.

Au départ, le scrutin devait avoir lieu le 2 avril, mais M. Jega a décidé de le reporter après la disparition de bulletins de vote et de tableaux de dépouillement dans plusieurs des quelque 120 000 bureaux électoraux du Nigeria. Il a repoussé deux fois les élections et environ 15 pour cent des courses n'ont pas pu se passer samedi à cause de bulletins de vote mal imprimés.

Malgré tout, plusieurs actes de violences ont été commis un peu partout dans le pays samedi, particulièrement à Maiduguri, une ville du nord-est du Nigeria où sévit depuis plusieurs mois un groupe islamiste appelé Boko Haram.

Selon les autorités, une bombe a explosé samedi matin dans un bureau électoral situé près d'un marché, tuant au moins une personne. Des hommes armés ont ensuite abattu un politicien du All Nigerian People's Party avant de mettre le feu au Maiduguri International Hotel.

Plus tard samedi, elles ont annoncé qu'une autre explosion s'était produite dans un centre de dépouillement de la ville alors que les employés s'étaient rassemblés pour compiler les résultats du scrutin de la journée.

Yushau Shuaib, un porte-parole du National Emergency Management Agency du Nigeria, a affirmé que la déflagration avait fait plusieurs morts mais qu'il n'avait pas davantage de détails.

Vendredi, un attentat semblable avait détruit un bureau électoral à Suleja, dans l'État du Niger, tuant au moins huit personnes et en blessant une vingtaine d'autres.

Les élections présidentielles et locales du Nigeria doivent avoir lieu durant les prochaines semaines.