Au moins 12 personnes ont été tuées vendredi au cours de deux attaques séparées, l'une dans un bureau électoral dans le centre du Nigeria et l'autre dans un poste de police dans le nord-est du pays, à la veille de la tenue des législatives après deux reports successifs.

Au moins 8 personnes ont été tuées dans une explosion survenue dans un bureau électoral dans le centre du pays, près d'Abuja, selon les autorités.

«Huit personnes sont mortes et 26 autres blessées», a annoncé la police dans un communiqué.

«La situation est terrible», a indiqué un porte-parole des services de secours nationaux, Yushau Shuaib, qui a précisé que les personnes grièvement blessées avaient été orientés vers des hôpitaux d'Abuja, celui de Suleija étant débordé.

Dans un communiqué, le président du Nigeria Goodluck Jonathan, candidat à la présidentielle du 16 avril, a confirmé l'attaque, dénonçant un «attentat à la bombe haineux».

Il a «ordonné aux agences de sécurité du pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité dans tous les locaux de la commission électorale à travers le pays», selon les termes du communiqué.

«Le président Jonathan condamne totalement l'attentat à la bombe délirant qui a coûté la vie à plusieurs Nigérians, notamment des membres du Corps du service national de la jeunesse impliqué dans les préparatifs pour conduire des élections libres, justes et crédibles dans le pays», a ajouté le communiqué.

L'explosion s'est déroulée à quelque 45 km d'Abuja, dans la ville de Suleija, où vivent de nombreux fonctionnaires travaillant dans la capitale.

Dans cette même ville, le mois dernier, une explosion avait eu lieu près d'un rassemblement du parti au pouvoir, tuant trois personnes et en blessant 28.

Par ailleurs, des hommes armés ont attaqué vendredi dans le nord-est du Nigeria un poste de police où des agents électoraux étaient en charge de la surveillance du matériel électoral, tuant quatre personnes.

«Des hommes armés ont attaqué la division de police dans la ville où la commission électorale était chargée de surveiller et de réunir du matériel électoral», a déclaré un commissaire de police dans l'État de Borno, Michael Zuokumor. L'attaque s'est déroulée dans la ville de Shani, dans l'État de Borno, qui a été le théâtre de meurtres et d'attentats ces derniers mois attribués à une secte islamiste.

«Quelques hommes armés ont attaqué le poste de police, la police a riposté et il y a eu un échange de tirs dans lequel quatre personnes ont été tuées et un assaillant blessé. Les autres ont réussi à prendre la fuite», a ajouté cette source, qui a refusé de donner des précisions sur l'identité des victimes.

Le marathon électoral qui débute est un test décisif pour le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants dont les précédents scrutins ont été émaillés de fraudes et de violences qui ont fait 85 morts depuis novembre 2010, selon Human Rights Watch.

Les législatives doivent débuter ce samedi après deux reports successifs, et être suivies par la présidentielle le 16 avril et l'élection des instances des 36 États composant la fédération