Les élections législatives, présidentielle et locales au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, ont été respectivement reportées aux 9, 16 et 26 avril, a annoncé dimanche le chef de la commission électorale.

«La commission a soupesé toutes les options, pris en compte l'avis général des Nigérians, et a décidé de reporter toutes les élections comme suit: samedi 9 avril (élections pour le ) Sénat et Chambre des représentants, samedi 16 avril, élection présidentielle, mardi 26 avril, (élections pour les) gouvernorats et assemblées régionales», a déclaré Attahiru Jega devant des journalistes.

Les élections législatives d'abord prévues le 2 avril avaient déjà été reportées en raison de difficultés d'organisation au 4 avril alors que le scrutin présidentiel était initialement prévu le 9 avril et les locales le 16 avril.

Des requêtes en vue de reporter ces scrutins avaient été notamment déposées par des partis politiques et des organisations de la société civile, et le report des élections législatives a eu des répercussions sur la tenue des autres scrutins.

Les Nigérians avaient placé beaucoup d'espoir dans la nomination d'un universitaire respecté, Attahiru Jega, à la tête de la commission électorale et le président Goodluck Jonathan avait promis des élections libres et justes.

Après la découverte samedi -jour où devaient se tenir les élections législatives- de multiples problèmes d'organisation, avec un manque de personnel et de matériel électoral dans de nombreux bureaux de vote, le président de la commission électorale s'est résolu, en milieu de journée, à annoncer un report du scrutin.

Plusieurs défenseurs des droits de l'homme et des politiciens y avaient vu une «honte nationale», mais d'autres personnalités nigérianes avaient affirmé qu'un report était préférable à un scrutin qui ne pourrait être considéré comme «crédible».

Après cette annonce les premières réactions des deux principaux partis politiques ont été positives, leurs porte-paroles affirmant que cela leur permettrait de mieux se préparer.

«Nous allons maintenant être en situation d'avoir ce dont nous avons besoin», a dit Yinka Odumakin, porte-parole du Congrès pour un changement démocratique (CPC), le parti de Muhammadu Buhari, principal rival du président sortant Goodluck Jonathan. «Nous pouvons seulement espérer que la commission électorale surmonte ses problèmes et prévienne tout acte de sabotage», a-t-il ajouté.

Pour un porte-parole du Congrès pour l'action du Nigeria, il s'agit d'un «développement bienvenu». «Cela démontre que la commission électorale est sensible écoute le peuple et est démocrate» a dit Ibrahim Modibbo.