L'ONU a indiqué vendredi craindre des «graves violations des droits de l'homme» commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), les pro-Ouattarra, en particulier dans l'ouest du pays.

«Nous disposons d'informations non confirmées faisant état de graves violations des droits de l'homme commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattarra», a déclaré aux médias le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville.

Ces violences auraient été enregistrées «en particulier dans les régions de Guiglo, Daloa à l'ouest», a-t-il détaillé.

Le porte-parole a ainsi évoqué des «pillages, des extorsions de fonds, des enlèvements, des arrestations arbitraires et des mauvais traitements de civils».

Au quatrième jour d'une offensive éclair, les forces d'Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale après l'élection de novembre, ont pris le contrôle de quasiment tout le pays, à l'exception de bastions de fidèles de Laurent Gbagbo à Abidjan.

Le porte-parole du Haut commissariat a appelé les forces en présence en Côte d'Ivoire à la «retenue extrême», expliquant que les forces qui soutiennent M. Gbagbo continuent d'enfreindre les droits de l'homme.

«Il y a eu un nombre d'informations durant la semaine -- deux civils auraient été brûlés vifs par des miliciens pro-Gbagbo à Gagnoa (centre-ouest), divers autres civils tués à Abobo», un quartier d'Abidjan théâtre d'affrontements entre partisans des deux camps ces dernières semaines, a-t-il déploré.

Il a par ailleurs indiqué que des enquêtes indépendantes avaient été mises en place dans le pays pour examiner ces violations des droits de l'homme, précisant que la Cour pénale internationale (CPI, dont le siège est à La Haye) était impliquée dans ce processus.

Quatre mois après le début de la crise post-électorale, les affrontements ont fait au moins 470 morts et déplacé près d'un million de personnes, selon l'ONU, tandis que le CICR parle de milliers de blessés.