Près d'un tiers des électeurs inscrits sur les listes électorales du Zimbabwe sont morts, âgés de quelques années à peine ou ont atteint l'âge vénérable de 120 ans, ont découvert des chercheurs, qui appellent à une révision des registres afin d'éviter des fraudes massives lors d'un prochain scrutin.

Le rapport déposé vendredi par une coalition d'ONG zimbabwéennes, le Zimbabwe Election Support Network (ZESN), stipule que ces anomalies ouvrent la voie aux manoeuvres électorales frauduleuses.

Au cours de sa recherche, le groupe a dénombré 2344 électeurs âgés entre 101 et 110 ans sur les listes - un nombre qui a de quoi surprendre puisque l'espérance de vie dans ce pays frontalier de l'Afrique du Sud est d'environ 44 ans. Le rapport démontre également que 500 électeurs morts avaient tous la même date de naissance, soit le 1er janvier 1901.

Les ONG ont plaidé qu'un registre électoral crédible constituait un pré-requis pour la tenue d'élections libres et justes.

Le président Robert Mugabe, qui dirige le pays depuis qu'il a accédé à l'indépendance il y a de cela 30 ans, a évoqué cette année la possibilité de déclencher des élections. Il partage actuellement le pouvoir avec son rival de longue date, Morgan Tsvangirai, qui est devenu premier ministre en 2009.

Ce gouvernement d'union inusité avait été formé à la suite de l'élection présidentielle de 2008, qui avait été marquée par la violence et dont les résultats avaient été discrédités par des accusations de fraude électorale.

Le Zimbabwe Election Support Network a déclaré que ses chercheurs avaient recensé quelque 185 000 cas d'irrégularités impliquant des électeurs qui étaient inscrits dans deux ou plusieurs circonscriptions électorales.

Les renseignements figurant dans le rapport ont été obtenues par l'analyse informatique des données concernant 102 des 1900 circonscriptions électorales du Zimbabwe. Les chercheurs ont également rencontré des électeurs en personne pour glaner leurs informations.