Les sondages indiquent une victoire de l'option sécessionniste au référendum du Sud-Soudan, mais il est encore trop tôt pour claironner la victoire, a affirmé mardi un ministre sudiste alors que la commission référendaire poursuit le décompte des voix.

«Les sondages d'opinion indiquent que le Sud votera définitivement pour son propre État, mais nous devons attendre les résultats finaux», a déclaré le ministre sudiste de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, lors d'une conférence de presse à Juba, la capitale du Sud-Soudan semi-autonome.

«Ne dansez pas, ne claironnez pas et ne célébrez pas avant que le bébé soit né. Il pourrait toujours y avoir une fausse couche», a prévenu le ministre, invitant la population sudiste à ne pas faire preuve d'arrogance devant les Nordistes vivant toujours dans le Sud-Soudan.

Près de quatre millions d'électeurs s'étaient inscrits sur les listes pour ce scrutin historique, dont environ 3,8 millions au Sud-Soudan, selon les chiffres de la commission. Les Sud-Soudanais vivant au Sud, mais aussi dans le nord du pays et à l'étranger, avaient le droit de participer à ce scrutin.

La commission référendaire compile actuellement les voix, mais selon des premières indications, l'option sécessionniste devrait remporter une majorité écrasante. Dans le comté de Yei, 98% des électeurs ont choisi l'indépendance, et à Wau, environ 94%, selon des données fournies par les bureaux de vote locaux.

Des résultats plus complets pourraient être publiés au cours des prochains jours, alors que les résultats définitifs sont attendus pendant la première moitié de février.

«Le taux de participation au Sud-Soudan est de 96% et au sein de la diaspora de 97%», a déclaré à l'AFP George Maker Benjamin, porte-parole de la commission référendaire. Ce dernier a fait état d'un taux supérieur à 50% parmi les Sudistes du Nord-Soudan.

Selon la loi référendaire, au moins 60% des électeurs inscrits devaient voter afin que le résultat du scrutin soit jugé valide. La commission référendaire avait annoncé le 13 janvier que ce seuil avait été atteint.

Plus de 180 000 Sudistes dans le nord du pays sont rentrés au Sud depuis novembre en préparation de l'indépendance de cette région.

Des milliers de Nordistes vivent toujours au Sud-Soudan. «Les Nordistes qui sont ici sont ici pour rester. Ils ont les mêmes droits», a assuré mardi le ministre sudiste de l'Information.

La victoire attendue de l'option sécessionniste mènera à la partition du Soudan, plus vaste pays d'Afrique, et à la création d'un nouveau pays, le Sud-Soudan.