Deux affrontements entre groupes rebelles et forces armées du Sud-Soudan ont fait au moins neuf morts, ont annoncé samedi de hauts responsables militaires, disant craindre que les rebelles ne cherchent à décourager les électeurs, à la veille du référendum d'autodétermination historique, qui devrait aboutir à la scission du plus grand pays d'Afrique.

En dépit de ces attaques, la plupart des responsables estiment que la consultation électorale, qui doit s'étendre sur une semaine, se déroulera dans le calme, alors qu'à Juba, «capitale» du Sud, les habitants se préparaient dans l'effervescence à ce vote historique.

Samedi, au cours d'une conférence de presse, en présence d'une foule de journalistes internationaux, le président Salva Kiir, dirigeant du gouvernement de l'actuel Sud-Soudan autonome, a exhorté ses compatriotes à aller voter «de manière pacifique».

«De notre côté, en tant que gouvernement du Sud-Soudan, nous vous promettons une atmosphère de calme et de sécurité garantie», a-t-il lancé. «Le référendum n'est pas la fin d'un voyage, c'est plutôt le début d'un nouveau voyage. Il n'y a pas d'alternative à la coexistence pacifique, à la coopération et au partenariat, et c'est ce que nous aurons», a-t-il ajouté.

Salva Kiir a également rencontré le sénateur américain et ex-candidat présidentiel John Kerry, l'une des nombreuses personnalités américaines venues observer ce scrutin, aux côtés de l'ancien président Jimmy Carter ou de l'acteur George Clooney. Selon le colonel Philip Aguer, porte-parole de l'APLS, des hommes fidèles au chef rebelle Gatluak Gai ont attaqué des membres de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) au cours de la nuit de vendredi à samedi dans l'État de l'Unité, région riche en pétrole en lisière du Nord. Six rebelles ont été tués dans l'échange.

Dans le même temps, dans le Jonglei, un autre affrontement a opposé l'APLS et une autre milice dissidente, celle dirigée par David Yauyau, tuant en outre un civil.

À compter de dimanche, près de quatre millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour une semaine au Sud-Soudan, dans le cadre d'un référendum d'autodétermination qui devrait aboutir à la scission du plus vaste pays d'Afrique et à la naissance, en juillet, d'un nouveau pays.

«Pourquoi maintenant?», a fait mine de s'interroger le général Acuil Tito Madut, inspecteur général de la police du Sud.

«S'il commence à y avoir des affrontements dans ces Etats, cela signifiera que des gens n'iront pas voter, et si les gens ne votent pas cela voudra dire que le pourcentage requis n'est pas atteint».

Pour que le scrutin soit validé, le taux de participation dans cet immense Sud-Soudan, grand comme la France, doit atteindre les 60% des inscrits.