Des islamistes présumés ont tué huit personnes dont trois policiers dans la ville de Maiduguri dans le nord du Nigeria, venant alourdir un bilan de plusieurs dizaines de morts en quelques jours, ont annoncé jeudi l'armée et la police.

«Les auteurs armés des cinq attaques mercredi soir sont soupçonnés d'appartenir à la secte Boko Haram», des islamistes à l'origine d'un soulèvement qui avait fait des centaines de morts en 2009 et auteur présumée d'une série d'attentats dans le nord du Nigeria au cours des derniers mois, a affirmé le lieutenant Abubakar Abdullahi, porte-parole de l'armée, interrogé par l'AFP.

Une émanation de cette secte a aussi revendiqué sur un site internet des attentats et attaques qui ont fait jusqu'à 86 morts entre chrétiens et musulmans pour Noël dans le centre et le nord du Nigeria.

Jeudi soir, la police a annoncé avoir arrêté 92 membres présumés de la secte.

«Nous avons arrêté 92 membres présumés de la secte lors d'opérations menées dans de nombreux endroits de la ville de mercredi à jeudi, en liaison avec les attaques de hier (mercredi), dont un septuagénaire que nous pensons être le principal financier de la secte», a déclaré à l'AFP par téléphone le chef de la police de l'État de Borno, Mohammed Jinjiri Abubakar.

Les suspects ont été transférés au siège de la police fédérale nigériane, à Abuja, pour y être interrogés, selon la même source.

«Mercredi, les trois policiers ont été tués dans le district de Ruwan Zafi lors de l'attaque d'une patrouille lancée par des membres présumés de Boko Haram qui ont brulé leur véhicule», a ajouté le porte-parole militaire.

Lawal Abdullahi, porte-parole de la police dans l'État de Borno dont Maiduguri est la capitale, a confirmé la mort des policiers et les soupcons portant sur la secte. «Les policiers ont été débordés par les assaillants», a-t-il affirmé.

Cinq civils ont été tués dans quatre autres attaques lancées par des hommes armés à moto dans cette ville du nord-est.

Lors de deux autres attaques, mardi, des personnes suspectées d'appartenir à cette secte avaient tué un policier et un responsable de la police à la retraite et trois civils avaient été blessés à Maidiguri, selon la police.

Les violences qui ont fait 86 morts selon une agence gouvernementale la veille et le lendemain de Noël se sont produites à Maidiguri, dans le Nord, et à Jos, dans l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria.

Un groupe émanant de Boko Haram a revendiqué l'ensemble des violences mais la police doute qu'il soit derrière les morts de Jos. Leur nombre s'élève à 80 selon l'agence gouvernementale de gestion des situations d'urgence, à 35 selon la police.

Six autres personnes avaient été tuées vendredi dans des attaques d'églises à Maiduguri dans des violences attribuées à Boko Haram.

Par ailleurs, un militant nigérian des droits de l'homme, Chidi Nwosu, 39 ans, a été tué mercredi par balle dans le sud pétrolier du Nigeria, dans la région du Delta du Niger, ont déclaré jeudi des représentants d'associations.

Il était le fondateur de l'organisation Human Rights Justice and Peace Foundation, basée dans l'État d'Abia, où il avait dénoncé la corruption et les atteintes aux droits de l'homme.

Selon une militante des droits de l'homme, Celestine Akpoobari, ce meurtre pourrait être lié aux élections prévues en avril prochain.