L'armée soudanaise a attaqué un village du Sud-Soudan, samedi, au cours d'une deuxième journée consécutive de violence qui a fait un mort et a fait fuir au moins 250 civils de leurs maisons, selon la mission de paix conjointe des Nations Unies et de l'Union africaine (UNAMID).

Des militaires équipés de mitrailleuses et d'armes légères ont lancé une attaque terrestre sur le village de Khor Abeche, situé à 80 kilomètres au nord-est de Nyala, la capitale du Sud-Soudan, selon Kemal Saiki, le porte-parole de l'UNAMID.

L'assaut, dans le cadre de laquelle de nombreuses maisons ont été incendiées, s'est déroulé une journée après un échange de coups de feu entre les forces gouvernementales et les rebelles de l'Armée de libération du Soudan, survenu dans le même village.

Au moins une personne est morte et 16 autres ont été blessées durant les deux jours de violence. Deux cent cinquante personnes ont dû trouver refuge dans une camp de l'UNAMID situé tout près, selon M. Saiki. Les blessés ont été traités dans une clinique de la mission de paix.

Dans un communiqué, l'UNAMID a indiqué que le village de Khor Abeche était connu pour son appui à l'Armée de libération du Soudan, plus précisément aux éléments loyaux au leader Minni Minnawi, qui a ratifié un traité de paix avec le gouvernement en 2006.

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement soudanais a accusé les fidèles de cet homme d'avoir violé l'entente en envoyant des hommes se battre aux côtés d'autres groupes rebelles du Darfour.

Cette région du Soudan vit dans l'instabilité depuis 2003, lorsque des rebelles d'origine ethnique africaine ont pris les armes contre le gouvernement du Soudan, dominé par des individus d'origine ethnique arable. Khartoum est accusée d'avoir répliqué en fournissant des armes à des tribus arabes nomades et d'avoir lancé des milices contre les populations civiles, ce que le gouvernement nie.