L'Union africaine a décidé jeudi de suspendre la Côte d'Ivoire tant que le président sortant Laurent Gbagbo n'aura pas cédé la place à son rival Alassane Ouattara, et elle a réintégré la Guinée, où un président démocratiquement élu succède à une junte.

«La décision qui a été prise a été de suspendre la Côte d'Ivoire de toute participation aux activités des organes de l'UA jusqu'à l'exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu Alassane Ouattara», a déclaré à la presse le Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.

M. Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, mais le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats et l'a proclamé président avec 51,45%.

«Nous avons lancé un appel pressant à M. Laurent Ggabgo pour qu'il respecte les résultats de l'élection et facilite la passation de pouvoir au président démocratiquement élu», a poursuivi M. Lamamra.

L'Union Africaine prend ainsi le relai de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'ONU, qui avaient déjà pris clairement position en faveur de M. Ouattara.

Mercredi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU avait assorti ce soutien à M. Ouattara d'un avertissement implicite à l'encontre de M. Gbagbo, en condamnant «tout effort de renverser la volonté du peuple».

L'UA avait de son côté appelé dès samedi au respect des résultats de la Commission électorale ivoirienne désignant le leader de l'opposition vainqueur du scrutin, et condamné toute tentative de «remettre en cause la volonté populaire», sans toutefois citer alors nommèment les deux protagonistes de l'élection du 28 novembre.

Au cours de la même réunion jeudi de son Comité pour la paix et la sécurité (CPS) au siège de l'organisation, à Addis Abeba, l'UÀ a d'autre part réintégré officiellement la Guinée, après l'avoir suspendu pendant deux ans à la suite du coup d'État d'une junte en décembre 2008.