L'armée nigériane a annoncé samedi avoir capturé une soixantaine de militants, dont un dirigeant, soupçonnés d'avoir enlevé récemment des employés d'entreprises pétrolière dans la région du Delta du Niger.

Un porte-parole des forces spéciales, Timothy Antigha, a précisé à l'AFP que des militaires avait encerclé vendredi un camp de militants dans l'État de Rivers, dans le sud du pays. Au terme d'une opération de huit heures, 62 militants et un chef ont été arrêtés et ensuite présentés à la presse dans une base aérienne de Port-Harcourt, la capitale de l'État.

 

Au cours de l'opération, les militaires ont saisi 30 fusils, environ 10 000 munitions, 12 mitraillettes ainsi que des ordinateurs portables, des radio et des uniformes militaires.

«Ce sont eux qui ont enlevé les employés d'Exxon Mobil et d'Afren, et sont responsables aussi d'autres enlèvements et vols dans le passé. Ils n'ont nié aucun de ces crimes», a-t-il poursuivi.

L'armée avait libéré cette semaine ces 19 otages, douze Nigérians et des étrangers (deux Français, deux Américains, un Canadien et deux Indonésiens), lors d'une opération dans cette région, au coeur de l'industrie pétrolière.

Le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (Mend), principal groupe rebelle du sud du Nigeria, avait revendiqué le rapt de 14 des 19 otages libérés.

Vendredi, il avait a nouveau menacé de procéder à de nouveaux enlèvements d'employés du secteur pétrolier.

«Nos combattants ont reçu l'ordre d'effectuer plus d'attaques sur les installations pétrolières pour capturer de nouveaux otages», selon un communiqué du Mend.

Dans le même communiqué il avait annoncé avoir tendu une embuscade à un convoi de patrouilleurs militaires et tué plusieurs marins.

La recrudescence d'enlèvements et d'attaques dans le delta du Niger ces dernières semaines intervient près d'un an après un programme d'amnistie qu'avait lancé le défunt président Umaru Yar'adua pour pacifier la région dans l'espoir de mettre fin à la chute de la production pétrolière du pays, huitième exportateur mondial de brut.

Mais aussi dans une période pré-électorale en vue de la présidentielle début 2011.

Le président Goodluck Jonathan, qui sera candidat, est originaire du delta du Niger, et la pression monte sur lui pour trouver une solution à la crise dans cette région vitale pour l'économie du pays tout entier.