Au moins 21 civils ont été tués mercredi à Mogadiscio dans des combats entre insurgés et troupes de l'Union africaine en Somalie, déclenchés par l'explosion d'un engin piégé au passage d'un convoi de l'Amisom, ont rapporté des témoins et une source médicale.

Selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP, la plupart des victimes ont été tuées à Bakara, le plus grand marché de la capitale somalienne, situé dans le sud.

Un engin explosif dissimulé sur le bord d'une route a explosé au passage d'un convoi de l'Amisom à proximité de l'accadémie militaire Jalle Siad, entraînant de brefs mais violents combats à l'arme lourde.

«Les équipes médicales ont été appelées en urgence au marché de Bakara où elles ont collecté les cadavres de 16 civils, tués dans les bombardements. Le nombre de blessés s'élève pour le moment à 46 mais il y en a qui n'ont pas encore été transportés», a déclaré à l'AFP le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

«Nous avons d'abord entendu un échange intense d'armes automatiques et une explosion avant de nous retrouver sous les obus de mortier. Au moins neuf obus ont frappé les zones du marché où des commerçants vendent de l'or et des légumes», a rapporté à l'AFP Abdirahman Hussein, un commerçant du marché.

«J'ai vu les cadavres de neufs civils dans ces deux endroits mais d'autres civils ont été tués ailleurs dans le marché», a-t-il précisé.

Plusieurs témoins ont par ailleurs indiqué que cinq personnes avaient été tuées dans un échange de tir ayant suivi l'explosion de l'engin piégé - dissimulé sous des détritus - visant le convoi de l'Amisom.

«Il y avait des bus de transports dans la zone où l'explosion a touché le convoi et cinq civils ont été tués dans la fusillade» qui a suivi, a décrit Ali Muhidin, un témoin oculaire.

«Des civils ont été pris au piège et tués dans leur mini-bus qui passait par là au moment où la fusillade a éclaté, juste après l'explosion», a expliqué à l'AFP un autre témoin Amin Ahmed.

Un porte-parole de l'Amisom a confirmé que le convoi avait été la cible de l'explosion puis de tirs de roquettes provenant d'insurgés dissimulés dans les environs.

«Il y a eu une embuscade visant notre convoi aujourd'hui (mercredi). Ils ont tiré à l'arme automatique et fait usage de roquettes contre nos soldats, dont deux sont légèrement blessés», a déclaré Prosper Hakizimana.

«Je pense qu'il y a eu des victimes du côté des assaillants mais je ne suis pas en mesure de dire combien», a-t-il ajouté.

Les insurgés islamistes radicaux shebab, qui se réclament d' Al-Qaïda, ont juré la perte du président somalien Sharif Cheikh Ahmed soutenu à bout de bras par la communauté internationale.

Le gouvernement de transition somalien ne contrôle qu'une petite partie de la capitale somalienne et ne doit sa survie qu'à l'appui des quelque 7500 soldats ougandais et burundais de l'Amisom.