L'un des deux candidats à la présidentielle du 7 novembre en Guinée, Cellou Dalein Diallo, a indiqué qu'il n'accepterait pas les résultats provisoires s'ils étaient proclamés dimanche soir ou lundi, en demandant au préalable l'examen de toutes ses «réclamations» pour «fraudes».

Une semaine après le second tour, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a affirmé devant des journalistes, au siège de son parti: «si les résultats provisoires sont proclamés ce (dimanche) soir ou demain (lundi), nous ne l'accepterons pas».

M. Diallo a expliqué avoir adressé dimanche matin des courriers au président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le général malien Siaka Sangaré, et au président de la transition, le général Sékouba Konaté, pour leur demander «de surseoir à la publication des résultats provisoires en attendant un traitement objectif des différentes réclamations».

«Nous avons décelé des fraudes massives à tous les niveaux, même des fraudes informatiques (...) Nous avons demandé qu'on donne du temps à la Céni pour que celle-ci puisse procéder aux vérifications, afin de proclamer des résultats réels», a-t-il dit.

M. Diallo a fait valoir que la Céni pouvait bien «se donner du temps», puisque le second tour n'avait eu lieu que quatre mois après le premier, en violation alors des délais prévus par la Constitution.

Il a également réaffirmé qu'il «n'accepterait pas» l'intégration dans les résultats globaux des votes des circonscriptions de Siguiri et de Kouroussa (Haute-Guinée, Est), deux fiefs de son adversaire Alpha Condé.

Sa coalition soutient que «les conditions d'une compétition équitable n'étaient pas réunies dans ces circonscriptions» parce qu'elle «n'avait pu trouver d'assesseurs» pour la représenter dans les bureaux de vote, suite aux violences qui y avaient visé des Peuls, en octobre.

M. Diallo a annoncé que son parti avait «suspendu» sa participation à la commission de totalisation des votes de la Céni. Son représentant a assuré qu'il avait quitté cette commission car le président de la Céni avait «déclaré qu'il n'était pas compétent pour annuler les votes des circonscriptions de Siguiri, de Kouroussa et Kerouané».

A la question «n'avez vous pas peur que des violences éclatent?», M. Diallo a déclaré: «Nous avons besoin de faire triompher le droit et la vérité. (...) Je ne lance pas un appel à une manifestation quelconque. Pour le moment, j'appelle au calme et à la retenue».

Le scrutin, le premier libre et démocratique depuis l'indépendance de la Guinée en 1958, a opposé l'ancien ministre et Premier ministre Cellou Dalein (2004-2006) et l'opposant historique Alpha Condé.

Les résultats s'annoncent serrés et le camp de M. Condé se dit «confiant» de remporter la victoire, au vu des résultats en sa possession.

Le président de la Céni avait prévu de proclamer les résultats provisoires de ce second tour «avant lundi midi».