Un appareil d'une compagnie soudanaise avec une trentaine de passagers à son bord s'est écrasé jeudi dans la région occidentale du Darfour, ont annoncé à l'AFP des responsables faisant état de plusieurs morts et de survivants.

«Un petit appareil d'une compagnie locale avec environ 35 personnes à bord s'est écrasé en fin d'après-midi à Zalingei, dans l'État du Darfour-Ouest. Environ 90% des passagers ont survécu, nous n'avons pas le nombre de victimes», a dit Abdel Hafiz Abdel Rahim, porte-parole de l'aviation civile soudanaise.

Un haut responsable de la force ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a confirmé l'accident et assuré à l'AFP que l'avion n'était pas sous-contracté à la mission de paix dans cette région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile.

«Il y a eu au moins 11 survivants, mais je ne sais pas le nombre de victimes», a indiqué ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat.

«L'appareil appartient à la compagnie locale Tabco. Il s'est enflammé au moment de son atterrissage à l'aéroport de Zalingei. Il y a eu des survivants, des blessés et des morts, mais nous n'avons pas de bilan précis pour le moment», a dit à l'AFP le gouverneur du Darfour-Ouest, Jaafar AbdelHakim Ishaq Adam.

Les accidents d'avion sont assez fréquents au Soudan, où la flotte est vieillissante. De nombreuses petites compagnies locales ont recours à des pilotes de l'ex-URSS et utilisent des avions de fabrication d'Europe de l'est.

De mai à juin 2008, le plus grand pays d'Afrique avait été le théâtre de quatre crashs en moins de deux mois forçant le licenciement du directeur de l'autorité de l'aviation civile.

Le 10 juin 2008, un airbus A310 de la compagnie Sudan Airways, en provenance d'Amman, avait pris feu à l'atterissage à Khartoum, entraînant la mort de 30 personnes.

Depuis, la situation s'était redressée, bien que plusieurs compagnies locales soient toujours proscrites par certains gouvernements étrangers en raison des risques accrus d'accident.

La région du Darfour, lieu de nouveau crash, est le théâtre depuis sept ans d'une guerre civile complexe à l'origine de 300 000 morts selon les estimations de l'ONU - 10 000 d'après Khartoum - et 2,7 millions de personnes déplacées.

Le Mouvement pour la justice et l'égalite (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, avait affirmé cette semaine avoir abattu un avion de combats MiG-29 de l'armée soudanaise dans l'État du Kordofan-Nord, situé entre le Darfour (ouest) et la capitale Khartoum (centre).